Claude Julien et les Bruins s'attendent à ce que le Canadien soit propulsé par l'énergie du désespoir, mardi, alors que le Tricolore fera face à l'élimination au Centre Bell. Pour contrer cette énergie, les Bruins entendent afficher de la détermination. Beaucoup de détermination.

«Le désespoir permet parfois de réaliser de grandes choses. La détermination aussi. Le Canadien sera désespéré demain. Ce club est bon à la maison, il retrouvera ses partisans et on sait ce que cette équipe est capable d'accomplir. Il faudra donc arriver préparés et s'assurer d'être plus déterminés que le Canadien sera désespéré», a indiqué l'entraîneur-chef des Bruins avant d'effectuer l'envolée vers Montréal.

Au terme d'un entrainement soutenu d'une quarantaine de minutes, Claude Julien a réuni ses joueurs au centre de la patinoire pour leur servir une série de mises en garde.

L'entraîneur-chef n'a pas eu besoin de revenir sur l'élimination désolante subie aux mains des Flyers de Philadelphie le printemps dernier. Il n'a pas non plus cru bon utiliser la remontée des Blackhawks de Chicago, qui viennent de pousser leur série à la limite des sept matchs après avoir perdu les trois premiers aux mains des Canucks, comme source de motivation.

«Je n'ai pas besoin de faire appel à ces souvenirs ou à ce qui se passe ailleurs. Nos gars savent très bien que ce ne sera pas facile demain. Ils savent aussi ce qu'on doit accomplir pour gagner. L'important sera d'empêcher le Canadien de prendre rapidement le contrôle du match. Nous l'avons fait lors du match 3 et sommes revenus lors du match 4. Il faut être prêts à disputer notre meilleur match de la série», a conclu Claude Julien.

Sentiment d'urgence

Un sentiment d'urgence flottait d'ailleurs dans le vestiaire des Bruins malgré les deux chances dont ils profitent pour éliminer le Canadien.

«Nous avons notre sort entre nos mains. À nous de ne pas l'échapper. Ils voudront gagner. Nous devrons donc le vouloir plus qu'eux si on veut les éliminer et éviter la tenue d'un septième match», a lancé le capitaine Zdeno Chara.

Parce que lui et ses coéquipiers ont su effacer les deux défaites encaissées en début de série avec trois victoires de suite aux dépens du Canadien, Patrice Bergeron assure que son équipe doit aborder le match de mardi avec confiance.

«Il faut afficher de la confiance, tout en respectant le Canadien qui forme une équipe qui ne lâche jamais. Ce sera serré, c'est évident. Mais depuis trois matchs, tous nos trios ont contribué. C'est le fun de voir ça et ça nous aidera à nous sentir en confiance», a indiqué le Québécois qui domine son équipe avec deux buts et six points en cinq rencontres. Bergeron domine aussi les Bruins avec une efficacité de 63,9% au cercle de mises en jeu. Un cercle qu'il a occupé 119 fois en cinq matchs.

Apprendre du présent et du passé

Bien qu'il assure avoir tiré un trait sur les déboires du printemps dernier, Patrice Bergeron reconnaît qu'il suit les autres séries en cours et qu'il s'en inspire un peu. Il a bien sûr vu les Flyers éviter l'élimination à Buffalo, dimanche, et a été témoin de la remontée des Blackhawks aux dépens des Canucks.

«Des fois je voudrais me couper un peu des autres séries, mais j'en suis incapable. On apprend toujours de ce qui se passe autour. Comme on a appris de ce qui est arrivé l'an dernier. Mais il ne faut pas trop y penser. Surtout que l'équipe a changé: Seidenberg - tout comme Kelly, Peverley et Kaberle - n'était pas avec nous. Tim (Thomas) et David (Krejci) étaient blessés et on avait aussi perdu Marco Sturm. C'est vraiment une situation différente cette année», a conclu Bergeron.

Chris Kelly, qui a donné beaucoup de mal au Canadien avec ses compagnons de trio Rich Peverley et Michael Ryder, ne craint pas que les Bruins sombrent dans un dangereux excès de confiance. «Tous les matchs ont été serrés depuis le début de la série et celui de demain le sera sans doute davantage.»