Depuis le 10 décembre, lors d'une défaite de 4-2 à Detroit, le Tricolore a perdu six de ses huit matchs, se faisant déclasser 29-18 au chapitre des buts.

Ces chiffres trahissent à la fois une défense qui s'est relâchée (3,62 buts encaissés par match) qu'une attaque qui peine à s'y retrouver en ce moment dans le système de jeu (2,25 buts marqués par match).

«Quand nous jouons notre meilleur hockey défensif, c'est là qu'on crée le plus de chances en attaque. Les deux vont ensemble, ce n'est pas l'un ou l'autre», a souligné Michael Cammalleri.

«Si on exerce une bonne pression arrière, si la défense se dresse et qu'on provoque des revirements, on va gaspiller moins d'énergie dans notre zone. On va en sortir plus vite et on va être prêts à s'organiser en zone neutre.»

On a vu plusieurs belles incursions des deux premiers trios offensifs, à forces égales comme en... infériorité numérique. Mais là où les chances du Canadien se perdaient dans la brume, celles des Islanders étaient converties en buts.

«C'est décevant compte tenu de notre performance de jeudi dernier en Caroline», a noté Jacques Martin. Notre attaque manquait de direction ce soir.»

Le premier but du match en est un bel exemple.

C'est au terme d'une belle présence du trio de Jeff Halpern que les Islanders se sont inscrits à la marque. Mathieu Darche, posté devant le filet, aurait pu marquer deux fois sur des déviations. Mais profitant du fait qu'Alexandre Picard s'était compromis profondément en zone offensive, les Islanders ont fait une rapide contre-attaque, Blake Comeau a battu Yannick Weber à un contre un et son tir a trouvé son chemin entre les jambes de Carey Price qui, disons-le, aurait dû faire l'arrêt.

Dès qu'on s'éloigne du système...

Price a failli faire un cadeau encore plus généreux à Matt Moulson en deuxième période. Le gardien du Tricolore a très mal joué la rondelle aux abords de son filet, l'échappant au profit de l'attaquant des Islanders qui a voulu la faufiler derrière Price, pris hors position.

La reprise vidéo n'a pu prouver aux arbitres que la rondelle avait complètement franchi la ligne rouge, mais il s'en est fallu de peu!

Les Islanders se sont cependant repris quand Michael Grabner a marqué avec moins de deux minutes à faire en deuxième.

Encore une fois, Alexandre Picard s'est retrouvé au centre de l'action en étant piégé loin de sa position défensive.

«Sur le premier jeu, je n'avais pas le choix de garder la rondelle et de descendre dans le bas de la zone, s'est défendu Picard. Et sur le deuxième, on était en possession de la rondelle et j'allais retourner au banc puisque ça faisait une bonne minute que j'étais sur la patinoire.»

«C'est l'un de ces jeux où il aurait fallu envoyer la rondelle en fond de zone. Au lieu de cela, il y a eu un revirement et la rondelle s'est retrouvée au fond de notre filet.»

Les joueurs sont en mesure d'expliquer de façon lucide et approfondie les subtilités du système de jeu que leur a enseigné Jacques Martin.

Mais ce qui fait la différence dans le présent voyage, c'est que chaque dérogation au système de jeu crée un effet domino qui mène le Canadien à sa perte.

Au-delà de l'indiscipline observée hier face aux Islanders, il y a du travail à faire.