L'attaquant Olivier Fortier a vécu une longue et étrange saison avec les Bulldogs de Hamilton. Victime au camp d'entraînement du Canadien d'une énième dislocation de l'épaule qui l'a contraint à l'opération, Fortier a mis toute l'année à s'en remettre.

Des mois de réadaptation, à travailler dans le gymnase et à tenter de ne pas perdre de terrain en attendant qu'il fasse ses premiers pas dans la Ligue américaine.

Fortier est revenu au jeu lors du tout dernier match de la saison régulière, juste à temps pour sauter dans le train des séries éliminatoires.

«Guy Boucher avait réduit le nombre d'entraînements en fin de saison, de sorte que j'ai juste pratiqué trois ou quatre fois avec l'équipe», raconte le choix de troisième ronde du Canadien en 2007.

«Je n'avais pratiqué aucun surnombre, aucune mise en jeu, et j'arrivais en plus à un moment de l'année où le jeu devenait plus rapide et plus intense.»

Tout un baptême!

«Mais c'est surprenant parce que je n'ai pas joué de la saison - je n'ai disputé que dix matchs en comptant les séries - et j'étais censé avoir pris du retard, a convenu Fortier. Or, mon coup de patin est plus puissant et j'ai beaucoup travaillé sur ma condition physique. J'ai perdu du gras et j'ai gagné en masse musculaire.»

Son entraîneur a noté que l'organisation en avait beaucoup appris sur Fortier à travers son attitude.

«Nos thérapeutes ont été impressionnés par son éthique de travail et son désir d'accélérer sa guérison, a confié Boucher. Car il n'était pas censé revenir au jeu cette saison.

«Il nous a manqué neuf joueurs durant une majeure partie de la saison et en séries éliminatoires, et l'on avait besoin de personnel. Son retour est survenu au bon moment.

«Olivier nous a aidé à gagner des matchs parce que c'est un expert du désavantage numérique. C'est un joueur qui a également beaucoup de vitesse. Son adaptation à la Ligue américaine en un court laps de temps nous a beaucoup aidés.»

Il n'y a pas si longtemps, Guy Carbonneau était l'entraîneur-chef du Canadien et il croyait voir en Fortier le genre de joueur qu'il était à ses jeunes années.

Mais le temps a passé. C'est la deuxième saison de suite que Fortier est ralenti par les blessures. En 2008-2009, l'ex-capitaine de l'Océanic de Rimouski avait raté 40 matchs en raison d'une blessure à un genou. Son étoile a pâli.

«Ça va être une année de vérité, j'en suis conscient, affirme le patineur de L'Ancienne-Lorette.

«Sans dire que je suis tombé dans l'oubli, je n'ai pas pu laisser d'impression fraîche. N'ayant pas joué de l'année, j'ai de grosses attentes en vue de l'année prochaine. Mon but est de mériter un rôle de premier plan avec les Bulldogs l'an prochain.»