Le Canadien a causé la surprise de l'année dans la LNH en éliminant les Capitals de Washington bien qu'il ait marqué 2 buts de moins qu'eux (22-20).

Sauf que le Canadien a su marquer des buts importants, dans les moments opportuns, et surtout malgré un nombre restreint de tirs. Montréal a marqué un but à tous les 27,7 tirs alors que les Caps ont marqué une fois à tous les 41,7 tirs. Mieux encore, le Canadien a terminé au premier rang avec neuf buts enfilés en première période, ce qui a obligé Washington à jouer trop souvent du hockey de rattrapage. Si l'on se fie à la tendance établie en première ronde, le Canadien devra toutefois se méfier des deuxièmes périodes. Car ses 3 buts sont loin de faire contrepoids aux 10 des Penguins. En troisième et en prolongation, les deux clubs font jeu presque égal.

Sur le plan individuel, Michael Cammalleri a tenu promesse avec 5 buts et 10 points. Plekanec (4 buts, 7 points) et Andrei Kostitsyn (3 buts, 6 points) affichent aussi des statistiques intéressantes. Elles sont trompeuses dans le cas de l'aîné des frères K, qui a connu un match de trois buts (deux très chanceux), mais qui a été lamentable surtout dans le dernier match contre les Caps. Brian Gionta et Scott Gomez devront faire davantage contre les Penguins et il serait grand temps que Benoît Pouliot se fasse remarquer pour autre chose que ses passages à vide.

À la ligne bleue

Les Capitals de Washington ont peut-être aidé la cause du Canadien en décochant des tirs à profusion et parfois de loin, voire de très loin, mais ils se sont heurtés à un gardien en grande forme et à une défense qui s'est dressée en rempart pour aider sa cause. Menés par Hal Gill et Josh Gorges (31 et 20 tirs bloqués), les joueurs du Tricolore ont stoppé 182 tirs des Capitals en 7 matchs: 121 par les défenseurs, 61 par les attaquants. Seuls les gardiens Bryzgalov (231), Anderson (223), Halak (217) Howard (203) et Miller (189) ont «mangé» plus de caoutchouc que les défenseurs et attaquants du Canadien. Les 182 «arrêts» des joueurs du CH doublent largement le nombre de tirs bloqués des Penguins (83), qui ont cependant disputé un match de moins. Au-delà de cette statistique impressionnante, la première ronde des séries a permis de mettre en valeur le «brio» défensif du duo Gill-Gorges face à la menace des Caps. Surtout en désavantage numérique. Laissé de côté en début de série, Ryan O'Byrne a apporté de la taille et du muscle à la droite d'Andrei Markov. Roman Hamrlik a semblé épuisé lors des cinq premiers matchs, mais l'entrée en scène du jeune P.K. Subban lui a apporté un regain d'énergie qui sera bien nécessaire en deuxième ronde, car la tâche ne sera pas plus simple face aux Penguins. À Hamilton, Guy Boucher et les Bulldogs devront maintenant se débrouiller sans lui.

Entre les poteaux

En plus de permettre au Canadien d'éliminer les Capitals, la première ronde des séries aura aussi permis de se débarrasser de la bien futile controverse des gardiens. À quelques heures du premier match de la série opposant le Canadien aux Penguins, personne, à commencer par Carey Price lui-même, n'oserait demander publiquement qui sera devant le filet ce soir. Et même dimanche après-midi. Jaroslav Halak est la principale, à défaut de pouvoir écrire la seule et unique, raison qui explique la présence du Canadien à Pittsburgh. Ses 131 arrêts sur les 134 derniers tirs des Capitals lors des 3 derniers matchs, ses 14 buts seulement accordés sur les 231 tirs auxquels il a fait face l'assurent d'une place dans les faits saillants des meilleures performances jamais enregistrées en séries. Est-ce qu'il pourra continuer? C'est la grande question. Mais parce qu'il a partagé le travail avec Price toute l'année, Halak est certainement loin d'être épuisé en dépit des barrages de tirs qu'il a eu à affronter. Ilya Bryzgalov a réalisé 231 arrêts en 419 minutes d'action. Craig Anderson a stoppé 223 rondelles en 366 minutes de jeu. Halak est tout juste derrière avec 217 arrêts. Mais il a disputé 24 minutes de moins que le gardien de l'Avalanche et 76 minutes de moins que celui des Coyotes.

Les unités spéciales

Le Canadien a vécu sa saison 2009-2010 et survécu aux blessures nombreuses qui l'ont miné en s'appuyant surtout sur l'efficacité de son attaque à cinq et sur le brio de ses gardiens. Le Canadien a aussi pu compter, contre les Capitals, sur l'efficacité inespérée de son désavantage numérique, qui n'a accordé qu'un but à la meilleure attaque massive de la LNH en 33 occasions. L'attaque à cinq? Elle n'a rien cassé avec 6 buts en 30 occasions. Mais plus encore que ce 20% affiché, c'est l'opportunisme de l'attaque massive qui a marqué la première ronde. Le Canadien a enfilé les premiers buts de la rencontre dans les 1er (Cammalleri), 6e (Cammalleri) et 7e (Bergeron) matchs en profitant de supériorités numériques. Ces buts ont servi la cause du Tricolore comme source majeure de motivation et ont déstabilisé un adversaire déjà frustré de ne pouvoir profiter de ses propres attaques à cinq. Le travail de l'entraîneur entre certainement dans la catégorie des unités spéciales. Jacques Martin a peut-être perdu la bataille des citations aux mains de Bruce Boudreau, mais il a gagné, haut la main, la guerre des stratégies. Et c'est d'abord et avant tout pour cette raison qu'il a été embauché.

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CANADIEN

GARDIENS DE BUT

41 Jaroslav Halak

31 Carey Price

DÉFENSEURS

75 Hal Gill «A»

47 Marc-André Bergeron

26 Josh Gorges

44 Roman Hamrlik

22 Paul Mara

79 Andrei Markov «A»

20 Ryan O'Byrne

6 Jaroslav Spacek

76 P. K. Subban

ATTAQUANTS

13 Michael Cammalleri

52 Mathieu Darche

21 Brian Gionta «A»

91 Scott Gomez

46 Andrei Kostitsyn

74 Sergei Kostitsyn

40 Maxim Lapierre

61 Ben Maxwell

15 Glen Metropolit

32 Travis Moen

42 Dominic Moore

14 Tomas Plekanec

57 Benoît Pouliot

94 Tom Pyatt