Puisqu'il est pratiquement impossible que les Oilers d'Edmonton n'accèdent aux séries, quelques partisans, avec en tête les deux premiers choix de la loterie du repêchage, préfèrent maintenant les défaites aux victoires pour le reste de la saison.

Ce n'est toutefois pas un sentiment que les joueurs partagent dans le vestiaire.

Dans l'autre course, soit celle qui assurera à la 30e équipe au classement au pire le deuxième choix au repêchage de la LNH, et ainsi une chance de sélectionner Taylor Hall ou Tyler Seguin, les amateurs sur les sites internet se lamentaient après la courte série de deux victoires des Oilers, avant leur match de mardi contre les Sénateurs d'Ottawa.

Ainsi, ils n'étaient pas mécontents de la défaite de 4-1 aux mains des Sénateurs, ce qui portait la fiche des Oilers à 21-39-6, six points derrière les Maple Leafs de Toronto et du 29e rang. Les Leafs ont vaincu les Bruins de Boston 4-3 mardi.

Ces mêmes personnes ont indiqué qu'une défaite contre les Maple Leafs samedi, lors du deuxième match de leur voyage qui en compte quatre et qui commence jeudi à Montréal, assurerait pratiquement la 30e place.

«C'est sûr que vous entendez ça, a admis le défenseur Tom Gilbert. Comme organisation, vous regardez une équipe comme les Penguins de Pittsburgh, qui ont obtenu de cette manière des joueurs comme Sidney Crosby et Evgeni Malkin et vous voyez qu'ils sont devenus une excellente équipe.

«Si vous tenez à avoir le premier ou le deuxième choix et que vous souhaitez la défaite, c'est une mentalité de perdant. En tant que joueur, vous ne voulez pas vous laisser imprégner par ce genre de philosophie. On joue pour gagner, sans tenir compte de la position qu'on occupe. Tout le reste est une mentalité de perdant.»

Avec Hall et Seguin, considérés comme les meilleurs espoirs du repêchage 2010, le seul point positif à la saison difficile pour les partisans des Oilers serait de mettre la main sur l'un de ces joueurs.

Selon les règlements de la loterie, qui inclut les cinq dernières équipes au classement à la fin de la saison, l'équipe au 30e rang ne peut repêcher plus loin que le deuxième rang. Si les Oilers rattrapaient les Maple Leafs lors de leurs 16 derniers matchs de la saison pour finalement terminer au 29e rang, ils pourraient obtenir le troisième choix.

«Ça ne nous passe pas par la tête, a dit Sam Gagner. À chaque match, nous avons la même attitude, soit de remporter toutes nos rencontres.

«Plusieurs joueurs ici seront avec l'équipe pour longtemps et nous ne voulons pas être vus comme des gars qui abandonnent. Comme joueur, je ne veux passer la saison morte avec des gens qui pensent de moi que j'ai laissé tomber ou que je ne me suis pas battu jusqu'à la fin.»

Pas de fin de saison miracle

Les Oilers ne seront pas des séries pour une quatrième saison d'affilée et certains amateurs privilégient de l'insuccès à court terme pour un gain à long terme avec un joueur de concession. ils ne veulent rien savoir d'une fin de saison héroïque.

Sur certains sites internet, la chute au classement des Oilers - une dégringolade aidée par les blessures qui ont mis fin aux saisons d'Ales Hemsky, Sheldon Souray, Nikolai Khabibulin et Ladislav Smid - a été surnommée la «Chute pour Hall» (Fall for Hall) ou «Supplier pour Seguin» (Beggin» for Seguin).

«C'est la dernière chose à laquelle nous pensons, a indiqué Mike Comrie. C'a été frustrant pour nous tous, mais nous devons encore jouer pour gagner. Jouer de la bonne façon, jouer l'un pour l'autre. Il ne faut pas simplement abandonner. Nous faisons tous ce métier parce que nous aimons cela. Il ne faut pas arrêter d'essayer. La dernière chose à laquelle on pense, c'est le résultat de la loterie du repêchage.»

Avant la défaite contre les Sénateurs, les Oilers ont joué leur meilleur hockey de la saison. Ils ont battu le Wild du Minnesota 2-1 le 3 mars et ils ont acquis deux victoires de suite pour la première fois depuis le début février, grâce à un jeu blanc de 2-0 contre les Devils du New Jersey.

«Ça n'a évidemment pas été une bonne année pour l'équipe et pour plusieurs joueurs de façon individuelle, a admis Gilbert.

«En bout de ligne, vous voulez forger un caractère à l'équipe. Nous n'aurons rien à gagner quand viendra le temps des séries, mais nous avons beaucoup à gagner quant à la fierté, a poursuivi Gilbert. Lorsque tu ne fais pas les séries, l'été est long. Si tu pars sur une mauvaise note, si tu vas nulle part sauf sur une pente descendante, ça paraît encore plus long. Il n'y a pas le sentiment d'avoir batî un esprit d'équipe.»

Il n'y aura donc pas de relâchement, ont insisté les joueurs, à l'aube de leur voyage qui les mènera à Montréal, Toronto, Columbus et au Minnesota.

«Vous jouez pour gagner, a répété Gagner. Il y a de la fierté là-dedans. Vous voulez être satisfait de ce que vous faites. C'est pourquoi on ne baisse pas la tête. Nous voulons nous améliorer chaque match et être contents de nous en vue de la prochaine saison.»