Jaroslav Halak gagne, Carey Price patiente.

Le fait que le Canadien joue deux matchs en 24 heures ce week-end donnera

peut-être la chance à Price de voir de l'action.

Mais il se rend à l'évidence: Halak est l'homme de la situation par les

temps qui courent.

«Jaro joue du hockey incroyable, on ne peut pas le lui enlever», a dit

Price au terme de l'entraînement de vendredi.

«Il joue son meilleur hockey depuis que je le connais.»

Les performances répétées du gardien slovaque permettent au Canadien de se

maintenir dans la course. D'ailleurs, les 94 lancers qu'il a repoussés lors

des deux dernières rencontres rappellent la séquence en décembre au cours de

laquelle il a affronté 40 tirs ou plus dans quatre matchs consécutifs.

Mais ce n'est pas la première année où Halak aide son équipe à se tirer d'un

faux pas.

En 2006-07, il avait été rappelé en renfort de Hamilton après une blessure à

Cristobal Huet. Remportant 10 de ses 16 matchs, il avait aidé le CH à se

rendre à la porte des séries jusqu'à ce que les Maple Leafs de Toronto ne

marquent six buts contre Huet lors d'un match-suicide.

L'an dernier, Halak a freiné la descente aux enfers à la fin du mois de

février. À défaut de sauver le poste de Guy Carbonneau, il a peut-être sauvé

la saison du Tricolore.

Et cette année, alors que le Canadien se classe 29e dans la LNH pour les

tirs alloués et 30e pour les buts marqués à cinq contre cinq, Halak se

dresse encore.

À la suite du match face aux Bruins, il a élevé son taux d'efficacité à

,930, au troisième rang de la ligue derrière Ryan Miller (,932) et Tomas

Vokoun (,931).

Faites le compte : sur quatre saisons partielles ou complètes dans la LNH,

c'est déjà la troisième pour laquelle Halak fait une opération de sauvetageŠPrice bon prince

Du côté de Carey Price, les occasions de se bâtir une confiance et un «momentum» sont rares, Halak ayant entrepris six des sept derniers matchs.

«Je ne conterai pas de mensonges, c'est dur sur le moral, admet Price. Mais

en même temps, je veux agir comme un bon coéquipier et regarder le portrait

d'ensemble.

«Je veux voir l'équipe gagner ses matchs.»

Plusieurs amateurs sont pressés de voir un gardien être échangé d'ici la

date-limite des transactions. Mais le Canadien, lui, est gagnant dans le

statu quo.

D'une part, Halak a obtenu la chance qu'il voulait de jouer davantage.

Et tous ceux qui déploraient que Price a eu tout cuit dans le bec depuis son

arrivée dans la LNH doivent se réjouir qu'il doive enfin composer avec une

sérieuse compétition.

Dans le vestiaire, lorsqu'il est question d'un gardien ou l'autre, les

joueurs s'assurent d'inclure les deux dans leurs réponses.

Exemple: «J'ai côtoyé les deux à Hamilton et j'ai toujours trouvé que les

deux étaient une coche au-dessus, tant au niveau mental que physique», a

affirmé Maxim Lapierre, vendredi.

«Dans un avenir proche, ils sont appelés à devenir deux grands joueurs.»

Une combativité retrouvée

Le mystère qui explique pourquoi Halak fait face à plus de lancers en

moyenne que Price (34,4 contre 31,3) n'est pas encore résolu.

La tendance du Slovaque de 24 ans à donner des retours est peut-être une

hypothèse, mais Jacques Martin a souligné que Halak a fait du progrès à ce

chapitre.

«C'est parfois difficile de gérer ses retours selon l'angle du tir et la

circulation qu'il y a devant le filet, a indiqué l'entraîneur. Mais c'est

assurément un aspect du jeu qu'il a amélioré.»

Justement : les succès actuels de Halak reposent-ils davantage sur sa

technique ou sur sa combativité?

«C'est un sujet que l'on a dû aborder ensemble car il a dû changer des

choses et reprendre son allure combative, a soutenu Martin.

«Il a travaillé fort à l'entraînement pour mériter son temps d'utilisation

et améliorer sa technique. Mais souvent, en plus des habiletés physiques, ça

se joue au niveau mental.»

Sans surprise, Martin n'a pas voulu s'avancer à dire s'il utiliserait le

même gardien face aux Penguins de Pittsburgh et face aux Bruins de Boston.

Le Tricolore affiche un dossier de 19-13-4 lors des programmes doubles le

week-end du Super Bowl, une habitude qui a été créée durant la saison

1990-91.