Jaroslav Spacek étant blessé au haut du corps, le Canadien a rappelé le défenseur Yannick Weber des Bulldogs de Hamilton en vue de l'affrontement de samedi après-midi face aux Sénateurs à Ottawa.

Le Suisse de 21 ans, dont c'est le troisième rappel par le Tricolore cette saison, a récolté deux buts et 23 points en 44 matchs cette saison à Hamilton.

Mais puisque Marc-André Bergeron était à portée de main, pourquoi avoir rappelé un arrière plutôt qu'un attaquant pour cette rencontre?

«Nous avons plus de défenseurs que d'attaquants à Hamilton qui sont prêts à nous aider», a répondu Jacques Martin après l'exercice de vendredi.

On peut se poser des questions sur le rôle que jouera Bergeron d'ici la fin de la saison lorsque ses patrons, même avec Spacek et Paul Mara sur la touche, préfèrent rappeler un défenseur des Bulldogs.

«C'est plus difficile pour moi de produire comme attaquant et de jouer à mon plein potentiel», a convenu Bergeron, tout en réitérant qu'il était prêt à jouer n'importe où.

«Je ne me sens pas encore complètement à l'aise à l'avant, a-t-il ajouté. À chaque rencontre, cela me demande plus de concentration et d'ajustement pour jouer à l'attaque qu'en défense, où c'est vraiment naturel pour moi.»

Après s'être entraîné à la ligne bleue vendredi, Bergeron devrait affronter les Sénateurs sur le quatrième trio aux côtés de Ben Maxwell et Mathieu Darche.

S'il n'est pas tout à fait à l'aise dans ce rôle mais que l'équipe le préfère quand même à un jeune attaquant des Bulldogs, quel constat doit-on faire de l'état des filiales?

Du danger sur plusieurs trios

Jacques Martin a laissé entrevoir lors de son point de presse, vendredi, qu'il était déçu de la production des troisième et quatrième trios.

Trop souvent cette saison, le Canadien a eu de la difficulté à présenter deux trios productifs à la fois.

Or, si les troisième et quatrième unités n'en donnent pas assez au goût de l'entraîneur, et que celui-ci admet que la relève à Hamilton ne lui donne pas plus de munitions, c'est donc dire que la profondeur en attaque est durement atteinte.

Or, voilà que le Tricolore affronte samedi les Sénateurs d'Ottawa, l'équipe de l'heure dans la LNH.

Une équipe qui, justement, domine grâce à sa profondeur.

«Les Sénateurs ont quatre trios qui fonctionnent et l'une de leurs forces est que leur troisième trio produit autant que les deux premiers, a fait remarquer Jacques Martin.

«Et en plus de cette profondeur, leur gardien connaît du succès.»

S'il faut comparer les deux équipes, le Canadien est-il donc si loin des Sénateurs?

«Si l'on s'évalue en fonction des matchs de mardi et mercredi, oui, a répondu Martin. Si c'est par rapport à notre jeu du week-end dernier, non.»

Forces égales? Pas tant que ça

Le constat a été fait, des solutions ont été évoquées, mais les ajustements n'ont pas encore été apportés.

Le Tricolore en arrache à forces égales.

Aucune équipe n'a marqué moins de buts à cinq contre cinq que le Canadien (81). De plus, l'équipe occupe le 29e rang de la ligue au niveau de son ratio buts pour / buts contre à forces égales.

«Si nous parvenions à réduire cette marge entre les buts pour et buts contre à forces égales, le succès de nos unités spéciales nous apporterait beaucoup plus de succès», a observé Michael Cammalleri.

Selon ce dernier, le Tricolore doit trouver d'abord une façon d'avoir la rondelle plus souvent au lieu de courir après.

«Je présume qu'au cumulatif, on passe beaucoup plus de temps dans notre zone à cinq contre cinq qu'en zone adverse, a-t-il estimé. Or, si l'on arrivait à passer plus de temps dans l'autre zone, à avoir une meilleure exécution et à réussir plus de passes de bâton à bâton, les choses se replaceraient.»

Malheureusement, les manques de communication sont fréquents, tant au niveau de la couverture défensive que des options de passe quand le CH organise sa relance.

Le Canadien se fatigue à force de se défendre et ne peut appliquer à l'autre bout le genre de pression qui lui donnerait des chances de marquer ou qui forcerait l'adversaire à commettre des infractions.

«Il y a des soirs où l'on applique notre plan de match dès le début, puis on l'abandonne en cours de route, a noté Tomas Plekanec.

«Quand on convient de quelque chose en équipe, on doit le mettre en pratique et s'y accrocher.»

Parlant de plan de match, Jacques Martin ne cesse de réclamer de ses joueurs qu'ils foncent au filet et osent aller dans endroits difficiles.

Le message sera-t-il entendu face aux Sénateurs, une équipe qui excelle actuellement à protéger l'enclave?