Si le Canadien accède aux séries éliminatoires en avril prochain, il faudra garder bien en mémoire la semaine dont il vient de sortir ragaillardi.

Une semaine qui aurait pu l'entraîner beaucoup plus près des Hurricanes de la Caroline et les Maple Leafs de Toronto aux derniers rangs de l'Association que d'une place en séries.Au risque de tomber dans le superlatif, c'est même une catastrophe que le Canadien a évitée cette semaine. Une catastrophe qu'il a frôlée par 166 bien petites secondes...

A-t-on déjà oublié que le Canadien est passé à 2:46 près de perdre en temps réglementaire contre les Hurricanes de la Caroline, mardi, au Centre Bell?

Une défaite, combinée à la perte de Brian Gionta et à l'affreuse défaite encaissée à Nashville, aurait placé le Canadien au bord d'un précipice. Un précipice dans lequel il aurait ensuite facilement pu plonger à Washington et au Centre Bell contre Detroit. D'autant que Scott Gomez est allé rejoindre son copain Gionta à l'infirmerie.

Ce revers aurait étouffé une équipe déjà à bout de souffle en raison des blessures qui le privent de trois joueurs phares et du manque de profondeur. Pas sûr que le Canadien aurait affiché autant de confiance à Washington vendredi s'il avait perdu contre les Canes.

Pas sûr non plus que les partisans auraient affiché une patience relative, samedi soir, en attendant l'éveil de ses favoris qui tiraient de l'arrière 2-0.

Soulagements, confirmations

Loin de se traduire par une catastrophe, les trois derniers matchs ont tout au contraire offert soulagements et confirmations.

Soulagement avec le retour en force et en grande forme de Carey Price; soulagement avec l'éveil tardif, mais ô combien bienvenu, d'Andrei Kostitsyn; confirmation du talent de marqueur de Michael Cammalleri; confirmation du talent tout court, de la fougue et de la combativité de Tomas Plekanec.

Plekanec est le joueur le plus utile du Canadien après un quart de saison. Ce joueur ferait le bonheur de n'importe quel entraîneur de la LNH tant il donne tout ce qu'il a à donner soir après soir, sans poser de question, sans rechigner sur ceux qui sont insérés à ses côtés.

Si Bob Gainey ne veut pas devoir surpayer l'été prochain pour l'empêcher d'enfiler un autre chandail que celui du Canadien, le DG du Canadien devrait éviter de commettre les erreurs du passé avec Mark Streit, Sheldon Souray et combien d'autres en négociant avec lui avant qu'il ne décide de se prévaloir du marché des joueurs autonomes.

"Mon agent (Rich Curran) serait certainement disponible pour négocier avec le Canadien si on décide de l'appeler. Mais je me tiens loin de tout ça. Je joue au hockey", a dit Plekanec après le match.

Il aurait pu ajouter qu'il jouait très bien. On le fera pour lui. Il joue tellement bien qu'il remplace avantageusement Scott Gomez au centre du premier trio. Même qu'en dépit d'un retour au jeu possible de Gomez dès demain ou plus tard cette semaine, on se demande si le Canadien ne serait pas mieux servi en conservant Plekanec au centre du premier trio concocté en troisième période samedi, avec Cammalleri et Kostitsyn.

Tout cela est bien beau. Mais en dépit d'une victoire surprise à Washington, en dépit de la catastrophe évitée avec une récolte de cinq points sur six, le Canadien se réveille quand même ce matin au 10e rang dans l'Est sur un pied d'égalité avec ses rivaux de New York: les Rangers et les Islanders.

Imaginez la situation s'il avait été blanchi?

La victoire des Alouettes n'aurait pas suffi à apaiser la tempête...