Martin Brodeur prend un coup de vieux en voyant tous ces jeunes loups présents cette semaine au camp d'orientation de l'équipe canadienne de hockey. Mais le gardien des Devils du New Jersey porte bien son titre de doyen du groupe, à l'âge de 37 ans.

«Moi, je ne me sens pas vieux du tout. Je regarde un gars comme (le défenseur) Scott Niedermayer, qui va avoir 36 ans bientôt, et il paraît quatre fois plus âgé que moi!», a lancé Brodeur qui était particulièrement en verve, mardi, après s'être entraîné au sein de l'équipe de Sidney Crosby.

Le gardien recordman de la LNH, qui ne fait effectivement pas son âge, constate que la relève est florissante au pays.

«Le talent qu'il y a ici, c'est incroyable, s'est-il exclamé. Ce qui est le plus impressionnant, c'est la mobilité des joueurs. Ça patine vite. Le hockey a beaucoup changé depuis que ma participation à un camp en vue de la Coupe du monde de 1996. Il y avait à l'époque des joueurs comme Vincent Damphousse, un bon manieur de rondelle, et Claude Lemieux. Le jeu est complètement différent. Tout est plus rapide, l'exécution est meilleure»

L'athlète natif de Saint-Léonard a admis qu'il ne connaissait pas tous les jeunes qui se sont présentés au Pengrowth Saddledome, lundi.

«J'avais de la difficulté à mettre des noms sur tous les visages. On a eu un souper d'équipe et j'ai dû demander à Martin Saint-Louis d'identifier quelques jeunes. Je les connaissais de réputation, ou en raison de leur fiche personnelle ou des bons contrats qu'ils ont signés», a confié Brodeur, en ajoutant être particulièrement impressionné par le jeune défenseur Duncan Keith, des Blackhawks de Chicago.

«Je ne le connaissais pas beaucoup celui-là. Quand je le vois patiner avec aisance et manier la rondelle dans la circulation dense, je me dis 'wow, c'est agréable de faire partie de ça'».

Interrogé au sujet du trio que Crosby forme en compagnie de Rick Nash et de Jarome Iginla, Brodeur a répondu que le Canada va miser sur une équipe très talentueuse aux Jeux de Vancouver.

«Chacun des pays va avoir son gros trio. Nous, on va en avoir quatre qui vont presque être l'égal du meilleur des autres pays. Les entraîneurs vont avoir tout un casse-tête sur les bras, au moment de la sélection finale. Mais c'est un bon problème à avoir», a-t-il résumé.

La sélection d'un gardien de confiance représente un des heureux problèmes que Mike Babcock et ses adjoints vont avoir à résoudre.

Brodeur et Roberto Luongo vont se livrer une chaude lutte pour le poste de gardien titulaire. Les jeunes Marc-André Fleury, Cam Ward et Steve Mason leur soufflent dans le cou.

«Il n'existe pas de rivalité entre Roberto et moi, a assuré Brodeur. C'est comme quand je faisais la lutte avec Patrick Roy. Les relations entre nous étaient cordiales. Je ne sentais aucun froid. La rivalité était alimentée dans les médias, en raison de notre statut de gardien vedette dans la Ligue nationale.»

Fleury, des Penguins de Pittsburgh, apprécie de côtoyer Brodeur et Luongo. Enfant, il avait Brodeur comme idole. C'est la première occasion qu'il a de faire partie de la même équipe que lui.

«Nous sommes à côté l'un de l'autre dans le vestiaire et nous jasons pas mal ensemble, a relaté Fleury, des Penguins de Pittsburgh. Il m'a félicité pour notre conquête de la coupe Stanley. On parle de tout et de rien: de l'équipement de gardiens, entre autres. Il n'est pas un gars compliqué, comme moi. On s'entend bien. Je profite de la semaine pour voir comment des gardiens comme Martin et Roberto se comportent sur la glace et à l'extérieur.»

Le Sorelois a avoué s'être présenté au camp d'orientation animé d'une plus grande confiance, après avoir remporté la coupe Stanley.

«C'est impressionnant de se retrouver avec tous ces joueurs vedettes. Mais je sais que je peux tenir mon bout avec eux», a-t-il conclu.