Justin Abdelkader, Jonathan Ericsson, Darren Helm et Ville Leino. Des noms qui étaient peu connus, voire méconnus, des amateurs de hockey, il y a quelques semaines à peine.

Si on avait dit en début de saison à l'entraîneur des Red Wings de Detroit, Mike Babcock, qu'il aurait à inclure ces quatre jeunes joueurs dans la formation à un moment donné, il n'aurait jamais cru que ce serait pour des matchs de la finale de la Coupe Stanley.

«J'aurais répondu, «ouais, c'est parce qu'on a assuré notre place en séries et qu'on joue nos derniers matchs de la saison régulière', a mentionné Babcock, après avoir vu les Red Wings prendre les devants 2-0 dans la série les opposant aux Penguins de Pittsburgh. Je n'aurais jamais pensé que je devrais les utiliser tous les quatre en finale de la Coupe Stanley!»

Non seulement voient-ils de l'action, ils ont éclipsé les vedettes de l'équipe - les Henrik Zetterberg, Nicklas Lidstrom, Marian Hossa, en plus de faire oublier la perte de Pavel Datsyuk - dans les deux victoires que les Wings ont savourées au Joe Louis Arena, en fin de semaine.

Le quatuor a fourni la moitié des six buts des champions en titre, en plus d'ajouter deux passes. Abdelkader a réussi deux filets (ses deux premiers dans la LNH, de surcroît), le défenseur Ericsson en a marqué un, tandis que Helm et Leino ont amassé une passe chacun.

Abdelkader est le premier joueur recrue qui marque dans deux matchs d'affilée de la finale depuis que Dino Ciccarelli a fait mouche dans chacune des trois premières rencontres de la finale de 1981, dans l'uniforme des North Stars du Minnesota.

Helm a été dominant au rayon des mises au jeu, avec un taux d'efficacité de 68,8 pour cent (22-en-32), en plus de multiplier les coups d'épaule (15). En plus de marquer, Ericsson a affiché un rendement de plus-2 en défense, quelques jours seulement après avoir subi une appendicectomie - comme Patrick Roy en 1994.

Pas mal comme contribution quand on constate que les quatre recrues, dont l'âge varie entre 22 et 25 ans, n'ont participé qu'à 50 matchs en saison régulière.

«Ken Holland (le directeur général) a comme philosophie que les jeunes joueurs doivent être fin prêts quand on les greffe à l'équipe, a affirmé Babcock. Il ne veut rien savoir de les envoyer dans la fosse aux lions. Plusieurs jeunes atteignent la Ligue nationale trop rapidement, sans être nécessairement prêt à y jouer, et on leur accorde trop d'argent. Les entraîneurs leur enseignent à bien jouer en défense sans les laisser s'épanouir.

«Prenez le cas d'Abdelkader, a-t-il continué. Si on l'avait fait graduer avec nous en début de saison, il n'aurait pas marqué 23 buts à sa première saison chez les pros. Il n'aurait peut-être pas marqué un seul but.»

Les Red Wings peuvent s'offrir le luxe d'être patients avec leurs espoirs parce qu'ils sont un modèle de stabilité. Ils misent sur le même noyau de joueurs depuis plusieurs saisons. Cinq d'entre eux ont fait partie des équipes championnes de la coupe en 1997 et 1998.