Quand Eric Staal des Hurricanes a fièrement amené la coupe Stanley chez lui en Ontario lors d'une belle journée ensoleillée, en 2006, son frère cadet Jordan a probablement été la seule personne dans sa ville natale de Thunder Bay à ne pas soulever le précieux trophée.

Jordan voulait baigner dans l'atmosphère et célébrer l'exploit de son frère, et c'est avec fierté qu'il s'est fait prendre en photo avec la coupe. Mais comme choix de premier tour des Penguins de Pittsburgh, il savait qu'il ne devait pas y toucher.

C'est une superstition des joueurs de la LNH de ne pas soulever la coupe avant de l'avoir gagnée et Jordan, même s'il n'avait que 17 ans, n'allait surtout pas déroger à la tradition.

«Je suis resté un peu à distance,» s'est rappelé Jordan.

Lorsque la finale de l'Est entre Penguins et Hurricanes s'amorcera à Pittsburgh, lundi soir, ce sera la première fois que des frères s'affronteront depuis 1974, alors que Phil et Tony Esposito ont croisé le fer.

Eric Staal est l'un des meilleurs attaquants en puissance du circuit, tandis que Jordan Staal est un centre qui excelle dans les deux sens de la patinoire.

A Thunder Bay, leurs parents Henry et Linda Staal vivront des émotions conflictuelles, ne savant pas trop quelle équipe encourager. Ils savent que l'un de leurs garçons verra sa saison se terminer, tandis qu'un autre passera en finale de la coupe Stanley.

Les deux frères s'envoient souvent des messages texte pendant la saison, mais ils réduiront sans doute beaucoup leurs échanges pour les deux prochaines semaines.

Jordan Staal a sauté de joie quand les «Canes ont éliminé les Bruins, jeudi soir, mais maintenant, une des clés des succès de son équipe sera sa capacité à contrôler son grand frère.

«J'ai joué contre les meilleurs trios pendant les deux dernières séries, à dit Jordan. On pourrait être opposés l'un à l'autre. C'est simplement un autre grand défi.»

Les deux frères ont des styles de jeu différents. Eric, 24 ans, et Jordan, 20 ans, sont tous les deux robustes et capables d'offrir du jeu physique, mais ils ne sont pas le même type de joueur.

Eric est davantage un pur marqueur, avec 40 buts cette saison et au moins 30 à chacune des trois saisons précédentes.

Jordan Staal peut marquer lui aussi - il a fourni 29 buts comme recrue, mais il est le genre à connaître des léthargies. Il n'a pas marqué à ses 10 premiers matches en séries, ce printemps. Il excelle toutefois en défensive et pour écouler des punitions.

Cette confrontation Staal contre Staal ajoute un élément personnel à la série, mais Scott Walker de la Caroline doit, de son côté, composer avec une situation familiale beaucoup plus sérieuse.

Walker a appris pendant la série «Canes-Bruins que son épouse Julie souffrait d'un cancer du col de l'utérus (les docteurs ont mentionné croire pouvoir le traiter). Lors du septième match, c'est lui qui a marqué lors de la prolongation pour faire passer la Caroline en finale de l'Est.

«Mon épouse est une personne formidable, et nous envisageons ensemble un dénouement positif à ce défi,» a dit Walker.

L'adversité rencontrée par Walker et son épouse rappelle que même si les deux équipes sont à quatre gains de disputer une série finale, il ne s'agit que d'un jeu. Une coupe Stanley ne peut changer le fait que des frères restent des frères, peu importe qui triomphera en finale.

«C'est évident que vous voulez avoir du succès, vous voulez que votre équipe connaisse du succès, mais en même temps, vous voulez que votre famille se porte bien aussi,» a dit Jordan Staal.