(Montréal) Les Alouettes de Montréal prennent le Rouge et Noir d’Ottawa très au sérieux. Mais ils comptent afficher leurs couleurs lundi après-midi, au stade Percival-Molson.

Avec une fiche de 5-1 à leur six dernières sorties et un dossier global de 7-7, on voit bien que la saison des Alouettes va à contresens de celle du Rouge et Noir, dernier du circuit Ambrosie à 3-11 et qui vient de congédier Paul LaPolice pour le remplacer (de façon intérimaire) par Bob Dyce.

« On ne veut pas leur manquer de respect, ça, c’est très important. Mais pour nous, on a l’opportunité de faire un énoncé lundi, a déclaré l’entraîneur-chef Danny Maciocia. On doit jouer 60 minutes à fond de train dans les trois phases de jeu. J’espère que ce match va nous donner un autre élan pour les trois autres matchs qui s’en viennent. »

Malgré tout, la formation ottavienne a profité de quatre revirements des Alouettes pour leur servir une correction de 38-24 lors de leur dernière visite dans la métropole québécoise. Tout le monde s’en souvient chez les Alouettes.

« On doit aller à notre rythme, dicter le ton. À notre dernier match contre eux, j’ai échappé un ballon et on a en quelque sorte marqué un touché pour eux, a noté le quart-arrière Trevor Harris. Sur un autre jeu, Geno [le receveur Eugene Lewis] et moi avons mal interprété un tracé et quand vous lancez une passe déviée et un peu hors cible, ce n’est jamais bon. On doit montrer le meilleur de nous-mêmes. »

Cette gênante prestation contre le Rouge et Noir constitue la seule mauvaise note des Alouettes au cours des six derniers matchs. Une séquence au cours de laquelle l’attaque a démontré plus de mordant et où elle a remporté la bagarre des revirements, neuf contre 12 — cinq contre 12 si on ne tient pas compte de cette horrible performance face à Ottawa.

L’attaque joue aussi de façon plus régulière, même si, aux dires de Harris, elle n’a pas atteint sa pleine vitesse de croisière.

Non, nous ne sommes même pas près d’avoir notre meilleure attaque sur le terrain. Nous ne donnons pas le ballon à l’adversaire trop souvent et nous avons une attaque explosive, mais afin d’être au niveau où on doit être, il faut être à fond de train pendant 60 minutes et utiliser toutes les armes en notre possession. 

Trevor Harris, quart-arrière des Alouettes

L’attaque des Alouettes comptera justement sur des renforts avec le retour au jeu de William Stanback. Le demi à l’attaque reprend le collier après avoir raté les 13 derniers matchs des siens. Il devrait toutefois être utilisé de façon limitée, surtout avec les deux matchs en cinq jours que disputera le club de football montréalais.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

William Stanback a raté les 13 derniers matchs des Alouettes.

D’ailleurs, sans le dire ouvertement, les Alouettes veulent se servir de ces deux rencontres consécutives contre le Rouge et Noir comme d’un tremplin pour leurs deux derniers duels face aux Argonauts de Toronto, qui pourraient bien décider du premier rang dans l’Est et accessoirement, de quelle équipe profitera du laissez-passer au premier tour éliminatoire.

« Le match a une grande signification pour nous, mais de leur côté, même s’ils peuvent encore se qualifier mathématiquement, ils vont jouer pour un poste en 2023, les joueurs comme les entraîneurs, a noté Maciocia. Nous, il faut qu’on se présente, car on a d’autres facteurs en jeu. Il faut être prêt mentalement et physiquement à 100 %. »

Les Argos (9-6) ont cependant ajouté un degré de difficulté à ce scénario samedi, en l’emportant 23-20 devant les Lions de la Colombie-Britannique pour se donner une priorité de quatre points devant les Alouettes, qui joueront leur match en main ce lundi.