Il y a de plus en plus de tension entre les Alouettes et les journalistes qui couvrent leurs activités. Les critiques fusent de toutes parts, ce qui est prévisible lorsqu'on a une fiche de 3-13, et certains membres de l'équipe ont de la difficulté à les encaisser.

C'est manifestement le cas de Boris Bede. Le botteur n'a pas voulu répondre aux questions des médias après la défaite des siens, samedi soir à Toronto, match au cours duquel il a raté deux placements. Hier, Bede a répondu aux questions des journalistes anglophones... en français.

Dans les dernières minutes de l'entraînement d'hier, Bede a tenté trois placements alors que ses coéquipiers avaient été invités à le déconcentrer du mieux qu'ils le pouvaient, que ce soit en criant ou en se positionnant près de lui. Il a réussi ses trois frappes.

Le botteur n'était pas plus d'humeur à plaisanter lorsqu'il s'est présenté devant les journalistes quelques minutes plus tard.

«Ça arrive, on ne peut pas être parfait tous les jours. J'ai raté deux placements, c'est vrai. Désolé, mais je ne peux rien faire de plus. C'est une nouvelle semaine qui commence», a commenté Bede.

Il va sans dire que les deux bottés ratés de Bede ont fait mal dans la défaite de 26-22. Mais selon Mike Sherman, l'ancien du Rouge et Or de l'Université Laval aurait dû accepter de répondre aux questions des journalistes après la partie. «Il aurait dû faire face aux conséquences», a estimé l'entraîneur-chef.

Une question de jambes

Trois jours après sa curieuse décision de remplacer Johnny Manziel par Antonio Pipkin sur le dernier jeu du match, Sherman a défendu son choix.

«À mon avis, sur un jeu comme celui-là [Hail Mary], un quart-arrière doit avoir des jambes bien reposées. C'est bon de pouvoir utiliser un quart bien reposé qui est capable de gagner du temps», a expliqué Sherman.

«Ça n'avait rien à voir avec la force de bras. [Manziel] est capable de faire une passe comme celle-là. Mais je voulais un quart qui avait les jambes bien reposées. Pipkin est un bon quart et il est capable de gagner du temps. Je ne croyais pas que j'aurais à défendre cette décision de cette façon.»

Quant à la réaction de Manziel, qui a regagné le vestiaire de l'équipe au BMO Field dès que Pipkin a été victime du sac qui a mis fin au match, Sherman estime qu'il n'y avait rien d'anormal.

«J'ai déjà fait la même chose à quelques reprises par le passé et coach [Bill] Belichick, aussi. On ne doit pas en faire une habitude, mais c'est un sport d'émotion et il y a parfois de la frustration.

«Dans un monde idéal, on irait toujours serrer la main de l'adversaire et lui souhaiter un joyeux temps des Fêtes. Mais il est parfois difficile de le faire lorsqu'on est autant investi dans un match et qu'on le perd. Je pense qu'il était juste fâché d'avoir perdu le match», a jugé Sherman.

«Ce n'est pas comme si j'étais spécialement reconnu pour réussir des passes de ce genre au même titre qu'Aaron Rodgers [des Packers de Green Bay], par exemple», a ajouté Manziel.

«J'ai plusieurs amis chez les Argonauts et nous allons les affronter de nouveau cette semaine. Ce n'était pas le moment propice pour moi d'aller fraterniser avec eux et de leur dire qu'ils avaient disputé un bon match, car ce n'était pas ce que je pensais. Je ne veux pas leur manquer de respect, mais je ne crois pas qu'ils auraient dû nous battre, on s'est battus nous-mêmes.»

Manziel aura l'occasion de venger sa défaite contre les Argos dès dimanche puisque Sherman a confirmé hier qu'il serait le quart partant. Après la rencontre à Toronto, Sherman avait indiqué qu'il réévaluait la situation des quarts-arrières. Manziel est toujours à la recherche d'une première victoire dans la LCF (fiche de 0-6).

Prochain match: Argonauts de Toronto c. Alouettes, dimanche (13h) au stade Percival-Molson