Peu importe où elle passe, elle attire les projecteurs. Danica Patrick est au centre d'une machine promotionnelle parfaitement huilée qui se transporte de circuit en circuit. On ne peut mettre cette attention sur le compte de ses performances.

Sa 11e place au classement général de la série Nationwide n'attirerait normalement pas d'intérêt démesuré. Pourtant, les médias se l'arrachent, s'abreuvent de ses commentaires. Jeune et charismatique, elle symbolise l'arrivée d'une nouvelle garde féminine en course automobile. Consciente du défi que pose le circuit Gilles-Villeneuve, elle nous a livré ses impressions sur l'épreuve avant d'inscrire le quatrième temps en qualifications au volant de sa Chevrolet Impala numéro 7.

Un circuit délicat

On le répète souvent, le tracé de l'île Notre-Dame est très exigeant. Taxant sur les pilotes et sur la mécanique avec ses longues lignes droites s'achevant sur des parties plus sinueuses. «Il s'agit du circuit routier le plus exigeant sur lequel nous roulons.»

Les pilotes doivent donc ajuster leur pilotage en conséquence. «L'arrière a souvent tendance à décrocher en sortie de virage. On travaille donc à trouver le réglage optimal pour rendre la voiture le plus stable possible aussi bien en entrée qu'à la sortie des courbes lentes» dit-elle pour exprimer cette complexité dans les réglages.

Son coéquipier Ron Fellows, un vétéran des circuits routiers, lui offre sa précieuse aide pour peaufiner ses ajustements et améliorer sa conduite. RMalgré son caractère ardu, le circuit Gilles-Villeneuve ne rebute pas Patrick: «J'adore venir à Montréal, c'est l'un des plus beaux circuits routiers sur lesquels j'ai pu courir.»

Calmer le jeu

Désirant vraisemblablement vouloir arrêter le tourbillon médiatique autour de l'accrochage qu'elle a eu avec Jacques Villeneuve à Elkhart Lake en juin dernier, la pilote n'a que très peu commenté l'affaire. Elle s'est limitée à signifier sa déception en lançant une ou deux flèches à son adversaire québécois.

«J'ai été déçue à Elkhart Lake, nous faisions une belle course. Ç'aurait été agréable d'amasser ce pourquoi nous avions travaillé. Ce n'est néanmoins pas une surprise, j'avais noté en regardant la course de l'année dernière qu'il fallait bien faire attention à Villeneuve, spécialement à ce virage.»

Patrick vient directement du monde de la monoplace. Son cheminement sportif s'est presque intégralement fait dans des championnats à roues découvertes, dont sept années en série IndyCar. Elle doit donc se familiariser avec une toute nouvelle manière de piloter.

Elle fait alors ses classes en Nationwide, question de préparer son arrivée en Coupe Sprint l'année prochaine. Elliot Sadler, actuel meneur dans la série, croit qu'il est difficile d'affirmer si elle est prête ou non à faire le grand saut: «Au fond d'elle-même, c'est seulement elle qui le sait. Le plus d'expérience qu'elle obtient, le mieux ce sera.»

Il constate une belle évolution dans son pilotage «Je pense qu'elle s'est beaucoup améliorée. Elle n'a pas peu d'aller rapidement et se qualifie toujours bien sur pistes rapides.».