Conditions diamétralement opposées, même résultat. Patrick Carpentier a encore une fois terminé deuxième du NAPA Pièces d'auto 200, une course qui passera à l'histoire comme étant la première de NASCAR à avoir été disputée sous la pluie.

Le pilote s'est maintenu parmi les meneurs pendant toute la course et il a profité de la dernière série d'arrêts aux puits pour regagner la deuxième place derrière le Torontois Ron Fellows, l'éventuel gagnant.

Jacques Villeneuve a fini 16e, victime des conditions exécrables lors de la dernière neutralisation, alors qu'Andrew Ranger s'est contenté de la 29e position, contraint d'entrer aux puits en de multiples occasions parce qu'il n'y voyait plus rien.

Quand même, plusieurs pilotes se sont dits surpris de voir à quel point il y a eu peu de sorties de piste.

La course a finalement été interrompue au 48e tour quand la pluie s'est mise à tomber dru, alors que Fellows était en tête en vertu d'une stratégie d'arrêts aux puits hors-séquence.

«C'est vraiment spécial pour moi de gagner sur la piste qui porte le nom de mon héros. D'autant plus que ça me rappelle la course de Gilles sous la pluie, ici, en 1981, a dit Fellows en conférence de presse. Mais cela dit, je suis bien content qu'on ait arrêté la course. La dernière fois que j'ai connu des conditions aussi difficiles, c'était au Mans en 2001. Même les voitures de type «sportscar» auraient été contraintes d'arrêter dans de telles conditions.»

Carpentier était moins heureux de la décision de NASCAR, du moins au départ. «Sur le coup, j'étais un peu fâché car j'aurais pu rattraper Ron en tête, d'autant plus qu'il ne lui restait plus qu'une douzaine de tours avant de manquer d'essence, a expliqué Carpentier. Mais c'était la bonne chose à faire, il y avait d'énormes flaques d'eau sur la piste.»

«Après mon dernier arrêt aux puits, on a fait quelques changements à la suspension, si bien que j'ai gagné trois secondes au tour, a poursuivi Carpentier. Il pleuvait plus fort mais j'avais plus de traction qu'au début, j'avais l'impression que mes pneus étaient neufs. J'aurais facilement pu compléter la course avec le même train de pneus et j'avais suffisamment d'essence.»

Le Québécois était néanmoins satisfait, même s'il a avoué que le résultat n'avait pas la même saveur que l'an dernier. «Une victoire aurait eu la même saveur, a-t-il dit. On était venus ici pour gagner, mais je vais prendre ma deuxième place quand même!»

Jacques Villeneuve n'avait pas l'air trop déçu après sa course, interrompue quelques tours avant que NASCAR ne décide d'annoncer la fin des émissions. Il a embouti l'arrière de la voiture de Ron Hornaday Jr, qu'il n'a jamais vue. «Il y avait de l'huile sur mon pare-brise. Quand on roulait vite ça allait, l'eau était chassée, mais quand on s'est retrouvé derrière la voiture de sécurité je n'y voyais plus rien. J'ai vu l'auto (d'Hornaday) quand je l'ai frappée.

«Mais j'ai eu du plaisir, on était parmi les meneurs alors c'était bien, a-t-il ajouté. C'était glissant mais c'était pilotable. Il fallait toutefois être en mesure d'y voir clair.»

Certaines équipes ont choisi d'installer un essuie-glace aux bolides de leurs pilotes, d'autres pas. Carl Edwards avait quant à lui une petite raclette en caoutchouc montée à bord de son auto et on l'a vu s'en servir à quelques occasions sous drapeau jaune, le bras sorti à l'extérieur de son cockpit. Il a même offert ses services à quelques pilotes. C'est Jacques Villeneuve et Andrew Ranger qui en auraient eu besoin. Surtout Ranger, particulièrement déçu de sa 29e place, lui qui a roulé en cinquième position à un certain moment.

Un autre pilote qui était amèrement déçu était Marcos Ambrose, troisième après avoir mené de main de maître pendant toute la course ou presque. «Je sens que j'ai été volé, a-t-il dit. Ça fait deux ans que je suis performant ici - il avait également mené le plus grand nombre de tours l'an dernier - et ça a mal tourné les deux fois. J'ai l'impression que le mauvais sort s'acharne sur moi. Ça fait deux ans et demi que je suis en NASCAR et je suis toujours en quête de ma première victoire. J'espère pouvoir enfin gagner ici l'an prochain.»

Mais c'est sans compter sur Carpentier, qui ne se contentera certainement pas d'une troisième deuxième place consécutive.