Comme Rafael Nadal et Alberto Contador, Fernando Alonso est un véritable «prince» en Espagne, un pays où le soccer reste roi, comme viennent de le rappeler les vedettes du FC Barcelone, vainqueur de la Ligue des champions.

Immensément populaire dans son pays - des dizaines de milliers de spectateurs se déplacent à Barcelone lorsqu'il roule en essais hivernaux -, Alonso a acquis une dimension supplémentaire en rejoignant la prestigieuse équipe Ferrari en 2010.

Déjà deux fois champion du monde, en 2005 et 2006 chez Renault, Alonso tarde toutefois à retrouver son trône, même s'il a bien failli remporter deux autres championnats.

En 2007, passé chez McLaren, il a échoué d'un point derrière Kimi Raikkonen après une cohabitation très houleuse avec le jeune débutant Lewis Hamilton. Après être revenu chez Renault pendant deux ans, il a finalement réalisé son rêve d'aller chez Ferrari l'an dernier et a encore raté le titre d'un souffle face à Sebastian Vettel.

Considéré comme l'un des meilleurs pilotes de sa génération, ténébreux comme seuls les Latins peuvent l'être, Alonso reste, à 29 ans, au sommet de son art.

Malheureusement, même s'il multiplie les exploits, sa Ferrari F150 Italia ne lui a pas encore permis cette saison d'ajouter une 27e victoire à son palmarès. L'Espagnol n'en a pas moins récemment prolongé son contrat avec Ferrari jusqu'en 2016, assurant qu'il prendrait sa retraite en rouge.

«Je ne me vois pas courir ailleurs, a-t-il encore répété, à Monaco. Ferrari est la plus grande équipe de l'histoire de la F1. Tout le monde ici ne travaille que pour la victoire et du titre mondial et personne ne se satisfait de moins.»

Meilleur atout de son équipe, Alonso est payé à la hauteur de son talent. Son salaire annuel, assumé en totalité par le cigarettier Marlboro, est estimé à 30 millions d'euros (42,9 millions $), ce qui en fait le pilote le mieux payé du plateau.

Encore trois courses...

Battu lors de la dernière course en 2010, à Abu Dhabi, à la suite d'une erreur stratégique de son équipe, Alonso connaît une saison plus difficile cette année. Mais il assure que ni lui ni Ferrari ne baisseront les bras.

«C'est évidemment difficile pour nous en ce moment de rivaliser avec Red Bull. Sebastian conduit de façon fantastique et son équipe ne commet aucune erreur», a concédé l'Espagnol après le GP de Monaco.

«Actuellement, il faudrait remporter trois courses d'affilée et voir Vettel abandonner trois fois de suite pour combler notre retard. C'est difficile, car ça implique un effort colossal de Ferrari et une baisse de forme bien improbable de Red Bull.

«Quand on a un tel retard sur un concurrent, on est obligé d'adopter des stratégies risquées, de tenter le tout pour le tout au départ, de sortir de l'ordinaire... et c'est très difficile.

«Mais nous allons continuer de travailler, a assuré Alonso. Il faut progresser un peu à chaque course et rester réaliste. La victoire est sans doute impossible pour l'instant, mais on peut faire des podiums au Canada, puis à Valence.»

«Le tournant surviendra en Grande-Bretagne, un circuit qui exige beaucoup d'appuis. Si nous y sommes encore en retrait par rapport à Vettel, s'il garde le même avantage qu'il a présentement, le championnat sera terminé...»

Et le fier Espagnol pourra se concentrer sur la prochaine saison. «Je reste confiant dans nos chances d'être champion du monde un jour chez Ferrari. Je ne sais pas quand, mais ça arrivera.»