Avec seulement deux courses à disputer et encore cinq pilotes en lice pour le titre mondial, le Championnat du monde de F1 2010 est certes l'un des plus disputés de l'histoire.

Tout cela pourrait toutefois prendre fin dès dimanche alors que Fernando Alonso sera en position d'être sacré s'il monte sur le podium et que ses deux principaux rivaux, Mark Webber et Lewis Hamilton, ne sont pas bien classés. Et l'une des façons d'arriver à ce résultat serait de voir l'autre pilote Ferrari, Felipe Massa, remporter le Grand Prix devant ses compatriotes brésiliens.

«Felipe a toujours bien piloté sur ce circuit (trois positions de tête en trois ans) et il sera sûrement compétitif ce week-end, a expliqué Alonso, hier, en conférence de presse. Le plus important pour moi est que ceux qui me suivent au classement ne marquent pas les 25 points du vainqueur. Une victoire de Felipe (qui n'est plus en lice pour le titre) m'assurerait donc de conserver mon avantage.»

Le Brésilien avait pourtant dû céder la première place à son coéquipier, plus tôt cette saison en Allemagne, après avoir reçu des consignes à peine déguisées par radio. L'équipe Ferrari avait écopé d'une amende de 100 000 $ et avait dû répondre de ses actions devant le Conseil mondial de la FIA. Finalement blanchis, la Scuderia et Alonso n'en sont pas moins sortis éclaboussés de cette affaire.

Encore cette semaine, le directeur de l'équipe Red Bull, Christian Horner, a répété qu'un troisième titre de l'Espagnol serait «frustrant parce que les autres équipes, elles, avaient couru toute l'année en considérant les ordres d'équipe comme illégales».

Quoi qu'il en soit, un doublé Ferrari avec Massa sur la première marche du podium améliorerait certainement l'image non seulement de Ferrari, mais aussi de la F1.

Des espoirs pour la concurrence

Face à Ferrari, la concurrence n'entend évidemment pas laisser Alonso et Massa se sauver avec la victoire. Les quatre pilotes des équipes Red Bull et McLaren sont respectivement à 11 (Webber), 21 (Hamilton), 25 (Vettel) et 42 (Button) points de l'Espagnol.

Les trois derniers sont certes en positions très délicates, mais il suffirait d'un abandon de l'Espagnol, d'une victoire de Button pour relancer les chances de tout le monde. Aussi bien chez Red Bull que chez McLaren, les directions ont répété que les pilotes seraient traités à égalité encore cette semaine.

Vainqueur sur le circuit d'Interlagos en 2009, Webber sait qu'il n'a plus droit à l'erreur. «Ce Grand Prix est tournant du Championnat et il faudra vraiment y obtenir un maximum de points en fonction des possibilités de la voiture, a-t-il estimé. Nous devrions y être à l'aise, mais les Ferrari et les McLaren le seront aussi.»

Hamilton, qui a enlevé son titre mondial en 2008 avec une cinquième place au Brésil, se méfie des pièges d'Interlagos. «Après deux courses rendues compliquées par la pluie et les interventions des voitures de sécurité, j'apprécierais un Grand Prix sans incident qui permettrait à chacun de montrer son talent.»

Sûr de lui, l'Anglais aura toutefois fort à faire face à Alonso. L'Autrichien Niki Lauda, lui-même trois fois Champion du monde, a estimé cette semaine: «Fernando est dans une classe à part. Aucun de ses rivaux n'est mieux armé psychologiquement pour affronter la pression terrible qui les attend dans les deux derniers Grands Prix.»