Quoi ? Une voiture de course qui carbure au gazole ? Comme un vieux camion ? Et pourquoi pas une trottinette électrique ?

Quoi ? Une voiture de course qui carbure au gazole ? Comme un vieux camion ? Et pourquoi pas une trottinette électrique ?

Les équipes rivales ont affûté leurs couteaux. Sûre que la domination des Audi allait prendre fin - six victoires en sept ans -, la petite écurie Pescarolo, favorite locale portée à bout de bras par un directeur-propriétaire hyperactif, a recruté une équipe de rêve: un champion des 24 Heures (Éric Hélary), un pro des rallyes (Sébastien Loeb) et un pilote de F1 (Frank Montagny).

Mais rien n'y fit.

L'Audi R10 no. 8, partie en position de tête, a facilement devancé ses adversaires pendant toute la durée des 24 Heures. La bête concoctée dans les laboratoires d'Ingolstadt, propulsée par un biturbo de 5,5 litres et 650 chevaux, s'arrêtait aussi deux tours plus tard que ses rivales pour faire le plein, une éternité en course automobile.

Cette année, Audi revient au Mans avec une voiture quasi identique à celle de l'an dernier. Moteur, suspension, amortisseurs, système électronique. Que des fines retouches. «Rien qui se voit de l'extérieur», dit le directeur d'Audi Motorsport, Wolfgang Ullrich.

La firme aux quatre anneaux aligne aussi trois équipages, un de plus qu'en 2006. «En alignant une voiture de plus que le concurrent Peugeot, dit le Dr Ullrich, nous augmentons nos chances de connaître du succès. L'expérience montre à quelle vitesse une équipe peut «perdre» une voiture au Mans. Et les coûts occasionnés par l'ajout d'une troisième voiture sont raisonnables.»

Surtout qu'en 2000, la dernière fois qu'elle s'est présentée au Mans avec trois bolides, Audi a occupé les trois marches du podium...

Le Schumacher du Mans

Surtout, le constructeur allemand compte en ses rangs l'homme de glace de la série, le Danois Tom Kristensen.

Le gaillard de 39 ans, taillé comme un culturiste, est aussi le recordman de l'épreuve grâce à sept succès en 10 participations. Mieux que Jacky Ickx, dont il a dépassé la marque en 2005.

«On n'a jamais l'impression qu'il se met «à l'arrache», a dit à L'Équipe le pilote de F1 Franck Montagny. Il est zen, tranquille, il a ses habitudes, il s'assied dans l'auto, il roule, mais il ne va jamais en guerre.»

Blessé lors d'un incident de course à Hockenheim en avril, Kristensen a obtenu le feu vert des médecins in extremis, lundi dernier.

«Je ne suis pas remis à 100%. Je le saurai lorsque je grimperai dans la voiture, a-t-il dit à La Presse. La convalescence est longue.»

Le Danois connaît bien Jacques Villeneuve pour l'avoir côtoyé en Formule F3 au Japon.

«Conduire une F1 et une voiture prototype sont des choses vraiment différentes, dit-il. Mais Jacques a toujours appris très rapidement. J'espère juste qu'il apprendra un peu moins vite cette fois-ci...»