Questionné sur la victoire au Grand Prix du Canada du jeune Lewis Hamilton - dont il juge le pilotage un brin risqué - Villeneuve a offert une réponse aussi sèche que cinglante.

Hamilton, suite et fin ?

Questionné sur la victoire au Grand Prix du Canada du jeune Lewis Hamilton - dont il juge le pilotage un brin risqué - Villeneuve a offert une réponse aussi sèche que cinglante.

«Je n'ai plus rien à dire sur la F1. Ça ne me concerne pas puisque que je n'y cours plus. Et à chaque fois, ça prend des dimensions ridicules dans les médias, alors...»

Le cas Hamilton est pourtant de retour sous les projecteurs cette semaine. Lundi, le champion du monde en titre Fernando Alonso a déclaré à la radio espagnole qu'il n'aimait pas l'ombrage que lui portait son jeune coéquipier.

«Je suis avec un coéquipier anglais, qui marche très bien dans une équipe anglaise et nous savons que tout l'appui de l'équipe et toutes les aides sont pour lui», a dit Alonso.

Informé de ces propos, Villeneuve n'a pu s'empêcher d'ajouter : «On voit tout de même que le manque de respect dont est victime Fernando Alonso commence à lui peser. Il n'est pas à l'aise et ça se ressent en course, comme on l'a constaté au Grand Prix de Montréal.»

Chassez le naturel...

Les 24 Heures du Mans sont taillées dans le roc de la démesure. Par leur histoire, qui remonte aux tout premiers jours de l'industrie automobile, mais surtout, parce qu'ils mènent leurs protagonistes - hommes et machines - jusqu'aux limites de leur résistance.

Dimanche à 15h précises, heure de Paris, Jacques Villeneuve aura parcouru par tranches de deux heures environ 2000 kilomètres à une vitesse moyenne de 225 km/h.

«Je n'ai pas de plan précis pour gérer la fatigue, avoue le pilote à La Presse. J'ai déjà fait 24 heures de compétition... en ski! C'était en Suisse, puis à Tremblant. Au moins, dans ce cas, on est debout dans le froid et ça nous garde éveillés.

«Mais pendant la course, il y a peu de temps pour manger ou dormir. Surtout qu'on est excité lorsqu'on sort de la voiture et qu'il n'est pas facile de relaxer.»

Villeneuve partage le volant de la Peugeot No 7 avec deux autres pilotes: le Français Nicolas Minassian, un vétéran des 24 Heures, et l'ex-pilote essayeur de Ferrari Marc Gené.

«Il n'y a pas de problèmes d'ego entre nous trois, confie Villeneuve. L'important, ce n'est pas de savoir qui va le plus vite, mais de maintenir la meilleure moyenne de course. J'ai fait 17 ans de sport automobile et c'est la première fois que je vois quelque chose d'aussi décontract.

«Rien à voir avec l'ambiance d'hôpital de la F1...»

De nombreux virages

Sur la piste, le Québécois affronte un monstre de 13,650 kilomètres, le triple du circuit Gilles-Villeneuve, s'étirant sur les routes de trois municipalités.

«Ce n'est pas la longueur du tracé qui le rend difficile à mémoriser, mais la quantité de virages», dit-il.

Hier, Villeneuve a longtemps tenu la quatrième position des premiers essais qualificatifs avant de céder sa place à Minassian. Le meilleur temps de la séance - un record de piste en 3 min 26,344 sec - a été signé par l'autre Peugeot, celle du trio Pedro Lamy, Stéphane Sarrazin et Sébastien Bourdais, devant l'Audi R10 d'Allan McNish. La soirée de travail a été interrompue par un bref orage et une violente sortie de piste de la Lamborghini No 53 de Marco Apicella.

Une course la nuit

Plus tôt dans la journée, le Québecois disait se concentrer à peaufiner les réglages de la voiture en prévision de la course. «C'est Nicolas (Minassian) qui s'occupera de la performance sur un tour. On se fie à son expérience: c'est la huitième fois qu'il vient au Mans !»

Mais surtout, Villeneuve voulait ajouter un peu de coffre à son expérience en course de nuit: un seul essai complété au mois de mars sur le circuit Paul-Ricard. «Ça peut devenir vraiment dangereux, dit-il, surtout s'il pleut. Comme foncer dans le brouillard en pleine nuit, le pied au tapis, tandis que des voitures roulent à 20 km/h autour de vous.

«Tous les pilotes qui participent aux 24 Heures du Mans ne sont pas des professionnels. Leurs réactions sont donc plus difficiles à prévoir. Mais c'est à nous, les pilotes expérimentés, d'en tenir compte et de nous adapter.

«S'il arrive un incident, il n'y a que nous que nous puissions blâmer.»