Bernie Ecclestone a témoigné en Haute Cour à Londres, mercredi, pour se défendre d'accusations voulant qu'il ait versé un paiement «corrupteur» afin de protéger son statut de grand patron de la Formule 1.

Constantin Medien, une entreprise médiatique allemande qui a déjà été actionnaire de la F1, poursuit Ecclestone et d'autres parties défenderesses pour des montants allant jusqu'à 150 millions de dollars.

La compagnie avance que la F1 était sous-évaluée à l'époque où la banque BayernLB a vendu ses parts.

Ecclestone est accusé d'avoir conclu une «entente corruptrice» avec Gerhard Gribkowsky de la BayernLB, en versant 45 millions pour s'assurer que les parts de la banque s'élevant à 47 pour cent soient vendues à un acheteur choisi par Ecclestone, soit le groupe d'investissement CVC Capital Partners.

Durant la deuxième semaine du procès au civil, Ecclestone a fourni des éléments de preuve en personne pour la première fois, mercredi. Il a nié avoir fait des commentaires contradictoires après que le paiement soit devenu chose connue en 2011.

L'homme de 83 ans a prétendu qu'il n'a jamais cherché à garder le paiement secret. Il a expliqué qu'il a donné 10 millions de livres (17 millions de dollars) à Gribkowsky parce que le banquier l'a menacé de faire connaître ses pratiques fiscales aux autorités britanniques.

«J'ai payé (Gribkowsky) parce que j'ai dit qu'on m'escroquait, a déclaré Ecclestone. Je n'étais pas prêt à prendre le risque.

«Il a laissé entendre qu'il pourrait (me dénoncer) et le ferait probablement, je ne suis pas certain (qu'il ne l'ait pas fait), a continué Ecclestone. Je fais l'objet d'une gigantesque enquête fiscale en ce moment.»

Aucun autre détail de cette enquête n'a été fourni.

L'équipe d'avocats d'Ecclestone continue de dire qu'un «forfait de consultation» a été remis à Gribkowsky, qui a déjà purgé une peine de prison de huit ans et demi en Allemagne pour avoir accepté le paiement. Une cour allemande étudie toujours la pertinence de faire subir un procès à Ecclestone pour pot-de-vin et avoir incité un abus de confiance.

En contre-interrogatoire à Londres, Ecclestone a déclaré qu'il trouve plus facile de payer quelqu'un qui le menace que de rapporter les tentatives de chantage à la police.

Ecclestone a prétendu que cette semaine, une de ses filles a remis un paiement du genre pour faire taire quelqu'un «qui a inventé des sornettes».