Les dirigeants de l'écurie Mercedes-AMG de Formule 1 vont devoir être très convaincants jeudi à Paris, devant le Tribunal international de la FIA, pour éviter une sanction sportive ou financière à la suite d'une séance controversée d'essais de pneus.

C'est la première fois que ce Tribunal international de 12 membres, créé en 2010 par la Fédération internationale de l'automobile (FIA), va siéger (à partir de 12h30 heure de Montréal), et sa décision est attendue le jour même, place de la Concorde, au siège de la FIA. En cas de condamnation, Mercedes pourrait se voir infliger une amende, retirer des points, être suspendue pour un ou plusieurs Grands Prix, ou toute autre sanction prévue par le Code sportif de la FIA.

Le directe de l'équipe allemande, Ross Brawn, avait d'abord assumé seul la décision de faire participer ses monoplaces, et ses pilotes, à une séance d'essais de pneus Pirelli du 15 au 17 mai, sur le circuit de Barcelone, soit juste après le Grand Prix d'Espagne que Nico Rosberg avait débuté en pole position et terminé à plus d'une minute du vainqueur, Fernando Alonso (Ferrari), à cause de la dégradation de ses pneus.

Quinze jours plus tard, Christian Horner, le directeur de Red Bull Racing, déposait une réclamation auprès de la FIA, quelques heures avant le départ du Grand Prix de Monaco... remporté par la Mercedes de Nico Rosberg.

Selon Horner, Mercedes a commis une « infraction très nette aux règles de la F1 », car ces essais ont eu lieu avec des monoplaces 2013, ce qui est interdit en cours de saison. Principal argument de la défense, qui sera sûrement développé jeudi matin: c'était pour développer des pneus en prévision de la saison 2014, à la demande de Pirelli.

Mercedes fait des jaloux

Le manufacturier italien a « proposé à toutes les écuries de faire des essais cette saison, car les futures monoplaces de 2014, équipées des nouveaux moteurs V6 turbo hybrides, vont poser de gros problèmes de pneus, notamment au niveau des pneus arrière », expliquait à l'AFP, dans le paddock du GP du Canada, un haut responsable de Pirelli.

Ferrari a contourné la difficulté en faisant rouler une monoplace de 2011, fin mai à Barcelone, pour Pirelli. D'abord suspicieuse, la FIA n'a pas donné suite à un début d'enquête sur ces essais de la Scuderia. Quant à Red Bull Racing, très énervée par la dégradation des gommes italiennes cette saison, elle a décliné la proposition de Pirelli... puis porté plainte contre Mercedes-AMG.

« C'était ma décision. Nous pensions être en mesure de participer à ces essais, qui n'étaient pas secrets, et j'ai confiance dans le processus qui a été mis en place par la FIA », a dit Brawn au GP du Canada, alors que le patron de Pirelli Compétition a choisi de ne pas s'exprimer.

« L'intégrité sportive est très importante pour nous », a ajouté Brawn, qui a reçu le soutien sans faille de Toto Wolff, le grand patron de Mercedes Motorsport.

L'écurie allemande pointe actuellement à la 3e place du championnat du monde des constructeurs, derrière Red Bull et Ferrari, après un excellent début de saison marqué par une victoire à Monaco et plusieurs podiums et positions de tête. De quoi commencer à faire des jaloux dans la cour des grands de la F1, où la FIA joue le rôle de surveillante générale.