C'est un Mark Webber rajeuni de dix ans, par une coupe de cheveux radicale, qui va prendre dimanche à Bahreïn son 200e départ en Formule 1, et un pilote respecté par ses pairs, pas seulement parce qu'il est le vétéran du plateau 2013, à 36 ans.

«C'était pendant mon petit break en Australie (après le GP de Malaisie), le coiffeur s'est mis à me parler, il ne s'arrêtait plus, alors je n'ai pas voulu le contrarier», a raconté Webber en arrivant en Chine la semaine dernière. Pas de quoi le perturber outre mesure, après 12 saisons de F1.

Depuis ses débuts remarqués au GP d'Australie 2002, dans une Minardi, il y a trois grandes époques résumées dans un clip vidéo diffusé jeudi par Red Bull Racing, où quelques témoins l'évoquent avec beaucoup d'affection.

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Époque 1: Minardi (2002) et Jaguar (2003-2004)

Quand Webber a débuté en F1, l'Australien Paul Stoddart dirigeait Minardi, la petite écurie italienne: «Mark est spécial, je l'ai vu tout de suite. Je savais qu'on allait vivre une bonne saison, mais je ne pensais pas, dans mes rêves les plus fous, qu'il prendrait la 5e place dès sa première course (en Australie). A la fin, tout le public de l'Albert Park est venu dans les stands, c'était un des moments les plus fous de l'histoire de la F1».

Dans l'euphorie générale, un podium 100% australien a en effet été improvisé, à la demande des fans de Melbourne, après la cérémonie officielle et en toute illégalité, vu le protocole très strict de la F1. C'était «une belle manière d'entamer sa carrière en F1», raconte Stoddart. Ces trois premières saisons, globalement, ont été moins brillantes, puis Webber est parti chez Williams.

Époque 2: Williams (2005-2006)

«On apprend toujours de Frank. Il est très exigeant sur les performances, de la part de tous ses employés», se souvient Webber. «Mark a toujours été passionné par la F1 et il est très populaire. Tout ce qu'il a obtenu, il l'a mérité, par sa détermination. Je n'ai que de bons souvenirs de lui», résume Sir Frank, qui a permis à Webber de monter sur son premier podium en F1 (Monaco 2005). Après, Mark a continué à se faire remarquer, notamment par Red Bull qui l'a embauché.

Époque 3: Red Bull (depuis 2007)

«Mark avait le profil idéal pour renforcer notre équipe aux côtés de David Coulthard», se souvient Adrian Newey, l'ingénieur en chef de Red Bull Racing. «Quand il a signé, je ne pense pas qu'il pouvait imaginer combien de victoires on allait remporter, ni à combien de titres il allait contribuer». Aujourd'hui, Webber constitue avec Sebastian Vettel «la meilleure paire de pilotes de la F1 actuelle», estime son Team Principal, Christian Horner, pour qui «le fait qu'il arrive à 200 GP n'est pas une surprise, car il a toujours continué à progresser, chaque saison» et «a toujours pris soin de sa forme physique, comme (le joueur de football) Ryan Giggs».

Chez Red Bull, Webber a remporté neuf Grands Prix, dont deux GP de Monaco (2010, 2012). La première victoire, c'était en Allemagne, en 2009: «Mark était dominateur ce week-end là, qualifié en pole position, et personne n'aurait pu l'empêcher de gagner», se souvient Horner. «On aimerait toujours avoir 25 ans, mais je suis devenu plus sage, je me sens affûté, j'adore piloter et j'ai toujours faim», sourit Webber aujourd'hui. «Dans quelques années, on sera là pour fêter ses 250 GP», prévoit Stoddart.