Sebastian Vettel a alimenté la controverse qui bat son plein avec son coéquipier chez Red Bull Mark Webber, affirmant jeudi que le pilote australien a déjà causé du tort à l'équipe de Formule-1 dans le passé.

S'adressant aux médias dans le cadre du Grand Prix de la Chine, Vettel a expliqué que la décision qu'il a prise de ne pas obtempérer aux ordres de l'équipe au Grand Prix de la Malaisie, et de dépasser Webber vers la fin de la course est «indirectement» liée à des incidents antérieurs impliquant Webber.

«Il aurait pu aider l'équipe en plusieurs occasions dans le passé, mais il ne l'a pas fait», a-t-il précisé.

Interrogé à savoir si c'est la raison pour laquelle il a fait fi des directives, Vettel a répondu: «de façon indirecte».

Le champion du monde a réitéré qu'il n'avait pas compris ce que l'équipe lui demandait de faire, même s'il a admis que le code utilisé (Multi-21), qui signifie que la monoplace numéro deux doit rester devant la numéro un, est bien connu au sein de l'équipe.

Admettant son erreur, Vettel a précisé qu'il aurait ignoré quelconque autre directive lui demandant de céder l'avance.

«J'y aurais pensé et j'aurais possiblement fait la même chose parce que Mark ne le mérite pas», a-t-il admis.

Quand on lui a demandé s'il existait un lien de confiance entre Webber et lui, Vettel a répondu: «Je ne parlerais pas de confiance, honnêtement. Notre relation est professionnelle».

«Je n'ai jamais de soutien de sa part (du garage), a ajouté Vettel. J'ai beaucoup de soutien de l'équipe et l'équipe nous soutient de façon équitable.»

L'Allemand a présenté des excuses au personnel de l'équipe parce qu'il a enfreint les règles à l'interne. Mais il s'est esclaffé quand on lui a demandé s'il avait reçu une quelconque sanction.

Les révélations de Vettel étalent au grand jour la forte tension qui règne au sein de Red Bull.

Webber a quant à lui nié les rumeurs selon lesquelles il aurait envisagé de quitter l'équipe sur-le-champ, après le Grand Prix de Malaisie. Mais il a reconnu que l'accumulation d'incidents ou la perception de favoritisme à l'endroit de Vettel a provoqué chez lui une réflexion quant à son avenir.

Il est fort improbable que l'Australien reçoive une offre contractuelle de Red Bull, à la conclusion de son entente d'une saison.

«C'est comme ça pour moi depuis le début de ma carrière, a affirmé Webber, au sujet de son avenir. Je discuterai plus tard avec Dietrich (Mateschitz, propriétaire de Red Bull) et on verra. Je ne prendrai jamais de décision tôt dans la saison. Je ne vois pas pourquoi je le ferais.»

Les propos incendiaires de Vettel ont évidemment ravivé les rumeurs quant à la succession de Webber, la saison prochaine. Le pilote de Lotus, Kimi Raikkonen, serait un des candidats, mais le principal intéressé préfère actuellement se tenir loin des feux de la rampe.