Fort de sa première victoire en F1 à Shanghaï et d'une deuxième place presque frustrante à Monaco, Nico Rosberg aborde le Grand Prix du Canada dans les meilleures conditions. L'Allemand reste cependant mesuré et humble. À Montréal, tout est possible, il le sait. Et ce n'est pas le double DRS dont est équipée sa voiture qui fera la différence, selon lui.

Le circuit Gilles-Villeneuve offre l'occasion à Nico Rosberg de briser la dynamique de ce début de saison au cours duquel six pilotes se sont partagé la première place. Un scénario qui n'est pas pour lui déplaire fondamentalement - «c'est super pour le sport.» Mais qu'il aimerait changer - «Il est très possible que l'on ait encore un vainqueur différent à Montréal. J'espère que je pourrai changer cela.»

Si l'épreuve de Montréal n'est pas comparable à celle de Monaco, le comportement des pneus sur l'île Notre-Dame sera décisif une nouvelle fois.

«Il y a beaucoup d'usure des pneus sur ce circuit, commente le pilote de 26 ans. Cela peut vraiment bouleverser la course. On peut être rapide en qualifications, mais pas du tout en course. Les freinages sont aussi très importants. On a des lignes droites très très longues, il faut donc baisser les ailerons, ce qui fait que les voitures glissent beaucoup. Mais après, il y a des virages lents avec beaucoup de freinages, sur les vibreurs notamment. C'est un circuit assez unique.»

À Montréal cette année, une seule zone, entre l'épingle et la chicane du mur du Québec, permet l'utilisation du fameux aileron arrière mobile (DRS, dans le jargon) qui confère plus de vitesse pour les dépassements. Les Mercedes bénéficient d'un double dispositif.

Cette partie du circuit devrait donc permettre un grand nombre de dépassements. Nico Rosberg ne s'en formalise pas vraiment et considère que ce n'est pas cela qui fera la différence à Montréal. «Cela n'a pas d'importance, le DRS, confesse-t-il. Ce qui est important, ce sont les autres paramètres, la manière dont les voitures se comportent avec les pneus que l'on a. Les pneus sont l'aspect le plus important cette année.»

Il va même plus loin concernant le DRS. «Je n'ai pas gagné à Shanghaï grâce à cela. En qualification, cela m'a aidé un peu. En course, je ne l'ai pas utilisé. En course, on l'utilise pour dépasser sinon, on ne l'utilise pas. En Chine, j'étais simplement la voiture la plus rapide en course, ce n'est pas le DRS. Cette technologie n'a pas d'influence en course.»

Montréal, rien d'autre

Nico Rosberg n'ambitionne pas de faire mieux ou aussi bien que son père, «Keke», ex-champion du monde. Pas dans l'immédiat. L'immédiat, c'est la course de dimanche.

«Je ne pense pas à lui succéder, je suis fier de ce que mon père a fait, mais je ne me compare pas du tout à lui. Je ne pense pas non plus au championnat du monde. En ce moment, je pense à cette course, à bien faire à Montréal. Après, on verra. C'est une course après l'autre. Même si je peux faire une très belle saison, c'est sûr.»

Le pilote et son équipe montent pourtant en puissance depuis le Grand Prix de Chine où il a signé sa première victoire en carrière, mettant fin à une disette de 57 ans pour Mercedes. La deuxième place glanée à Monaco il y a 10 jours serait presque une déception.

«Les deux premières courses de la saison n'ont pas été évidentes, on n'a pas bien fait, dit Rosberg. En Chine, j'ai été le pilote le plus constant, cela a marché très fort là-bas. Et à Monaco, j'avais la meilleure voiture du week-end. C'est de mieux en mieux. Depuis quatre courses, je suis plus constant. Je suis de plus en plus proche des leaders du championnat, car j'ai la meilleure voiture actuellement. L'équipe progresse de plus en plus, on a cette année une voiture qui nous donne la possibilité de faire ces bons résultats. Mais nous ne sommes pas encore les meilleurs, il faut qu'on progresse.»

Les Dieux de la course sont depuis plusieurs semaines avec le jeune pilote, qui estime avoir «l'occasion de faire un très beau résultat» à Montréal.

Réponse dimanche à l'arrivée.