Après un résultat misérable à Monaco - un abandon au 71e tour -, Jenson Button s'est préparé à sa prochaine course. Le Grand Prix du Canada, pensez-vous? Non, plutôt un triathlon en Irlande.

Le pilote McLaren a complété les 1500 mètres de nage, les 40 km de vélo et les 10 bornes de course en 2 heures, 4 minutes et 54 secondes. Pas mal.

Le Britannique a fait de la discipline une passion bien utile pour la F1. Car le temps où les pilotes se nourrissaient de hamburgers - Gilles Villeneuve en était un amateur notoire - et mesuraient leur forme physique à la capacité d'entrer dans le cockpit est bien finie.

«En F1, on subit des forces gravitationnelles intenses, les courses durent 1h45, on accumule beaucoup d'acide lactique à cause des vibrations de la voiture, affirme Button. Et pour enfoncer la pédale de frein, il faut des jambes pas mal fortes. Oui, on a besoin d'être en forme.

«La F1 est désormais peuplée de pilotes dans une forme superbe. Être rapide ne suffit plus», assure-t-il.

Button s'est initié au triathlon en 2007. Il connaissait une saison de misère avec la défunte écurie Honda. «À l'époque, la voiture était difficile à piloter et nous ne récoltions pas les résultats que nous méritions, rappelle-t-il. Et j'avais envie d'essayer un sport qui reposerait entièrement sur mes épaules, où les résultats dépendraient de ma condition physique.»

Le préparateur physique de Button, Mike Collier, s'est mis à cette discipline en même temps que le pilote. «Il m'a dit: ''Viens-t-en'', et je l'ai suivi, raconte Collier. Je me suis retrouvé à nager 1500 m dans la Tamise!» C'était leur premier triathlon. Depuis, Button les a multipliés et en complète plusieurs chaque année.

«Jenson n'aime pas beaucoup l'entraînement en gymnase et préfère être à l'extérieur. Les triathlons sont donc une bonne option pour lui et représentent maintenant sa principale motivation pour s'entraîner, explique Collier. Ça tombe bien, puisqu'ils offrent plusieurs avantages pour un pilote.»

»Le repos, c'est l'entraînement»

Button tente d'introduire la pratique de la course, du vélo et de la nage dans l'horaire chargé d'un pilote de F1. Il profite de tous les moments pour s'entraîner. À Montréal, par exemple, il aime aller nager dans le bassin olympique de l'île Notre-Dame. Puis, chaque année, le pilote se rend dans l'île de Guernesey pour un camp d'entraînement. Le rocher au large de la France est célèbre pour avoir accueilli l'écrivain Victor Hugo pendant les 15 années de son exil. C'est là qu'il a écrit Les Contemplations.

Contemplatif. C'est dans cet état qu'est plongé Button lors de ce pèlerinage annuel, loin des paddocks et du bruit des moteurs.

«C'est tellement différent du cirque de la F1! J'ai besoin de ça pour relaxer, recharger mes batteries. Le repos, pour moi, c'est l'entraînement, dit-il. Quand je roule à vélo à Guernesey, je ne pense à rien sauf rouler. Rien d'autre n'entre dans ma tête, ce qui est parfait.»

- Avec BBC et Men's Health