Le Britannique Lewis Hamilton (McLaren) a perdu sa pole position sur décision des commissaires de course, et partira en dernière position dimanche au Grand Prix d'Espagne, alors que le Vénézuélien Pastor Maldonado (Williams), auteur du 2e temps, partira lui, en pole.

Hamilton avait signé sa 3e pole position de la saison au terme d'une séance de qualifications à suspense, mais elle a ensuite été annulée par la direction de course, en appliquant strictement le règlement sportif de la Fédération internationale de l'automobile (FIA).

Le champion du monde 2008 s'est en effet arrêté sur le circuit après avoir signé son chrono et n'a pas terminé le tour suivant, à la demande de son écurie. La quantité d'essence qui restait à ce moment-là dans le réservoir de sa monoplace, fixée par le règlement, n'aurait plus été suffisante s'il avait terminé son tour.

Il n'y a pas eu de «cas de force majeure» l'empêchant de rentrer au stand, car «la quantité d'essence dans le réservoir est complètement sous le contrôle du concurrent», a précisé un porte-parole de la FIA, donc «l'article 6.6.2 du règlement technique n'a pas été respecté».

Même si le fait de rouler avec très peu d'essence a forcément apporté un avantage à Hamilton, il ne peut pas expliquer à lui seul que son temps ait été inférieur d'une demi-seconde à celui de Maldonado.

En conséquence, le Vénézuélien signe la première pole position de sa carrière, la 126e d'une Williams mais la première depuis le Grand Prix du Brésil en 2010, grâce à l'Allemand Nico Hülkenberg. Le jour même où le fondateur de l'écurie anglaise, Sir Frank Williams a fêté, samedi dans le paddock de Barcelone, son 70e anniversaire.

Vettel et Schumacher: impasse sur la Q3!

«On a beaucoup travaillé cet hiver», a souligné Maldonado, auteur de la surprise du jour, une première ligne, quatre heures avant d'apprendre que c'était la très grosse surprise de ce début de saison, une pole position.

«C'est un week-end spécial pour moi, il y a un supplément de motivation», a indiqué pour sa part Fernando Alonso en conférence de presse. «On n'aurait jamais rêvé de finir les qualifications dans le trio de tête, ça prouve qu'on a vraiment fait un pas en avant», a déclaré le double champion du monde espagnol, qui partira finalement de la première ligne, à côté de Maldonado.

Suite au déclassement d'Hamilton, la 2e ligne sera intégralement Lotus, avec Romain Grosjean aux côtés de Kimi Räikkönen. C'est la 5e fois en cinq courses que le Franco-Suisse rentre en Q3, dans le Top 10. La qualité de son pilotage, moins pénalisant pour ses pneus Pirelli, peut lui autoriser les espoirs les plus fous... s'il prend un départ prudent.

Ces qualifications catalanes ont donc, de bout en bout, accouché d'un scénario inédit. Trois caïds ont d'abord été éjectés prématurément: Jenson Button (McLaren), Mark Webber (Red Bull) et Felipe Massa (Ferrari), à la fin d'une Q2 de tous les dangers où neuf pilotes, de la 4e à la 12e place, se tenaient en 2/10e de seconde.

Puis trois pilotes, dont le double champion du monde en titre, Sebastian Vettel (Red Bull), et son glorieux aîné, Michael Schumacher (Mercedes), sept fois sacré, ont choisi de ne pas faire un seul tour chronométré dans la Q3, afin d'économiser des pneus pour dimanche.

Les deux Allemands partiront plus loin sur la grille mais leur pari sera peut-être gagnant. Tout dépendra de la météo et de la température sur la piste. Entre autres paramètres plus ou moins prévisibles...