À quatre courses de la fin et avec le titre de champion attribué le week-end dernier au Japon à Sebastian Vettel (Red Bull), le Grand Prix de Corée du Sud de Formule 1, dimanche à Yeongam, s'apparente à un grand test de motivation.

Premier testé: le grand homme de la saison. L'Allemand s'était préparé durant l'avant-saison pour conserver son titre en 2011. Quitte à lutter âprement pour cela. En fait de quoi, il a survolé les 15 premières courses: 12 pole positions, 9 victoires, 5 podiums et une quatrième place comme moins bon résultat.

Difficile d'imaginer où peut résider l'envie chez l'Allemand pour cette fin de saison. «Le sacre était l'objectif ultime. L'atteindre avant la fin de la saison n'est pas vraiment habituel. Mais on vient ici avec de la pression. Si les gens ne nous en mettent pas autant que d'habitude, on se la met nous-mêmes», rétorque-t-il.

Et d'ajouter: «Si on vient à une course en se disant que le résultat final importe peu, il vaut mieux rester à la maison!»

Pour se motiver, Vettel n'a qu'à se rappeler son GP coréen 2010. Une course qu'il avait largement dominée, avant que son moteur ne lâche à dix tours de la fin. «Je n'ai jamais été sur le podium ici. J'espère une belle course», observe le pilote Red Bull. Tout simplement.

«Pour notre équipe, nos commanditaires, nos fans...»

Fernando Alonso (Ferrari), qui avait cueilli l'offrande allemande l'an passé pour s'imposer à Yeongam, tient le même discours. Quand bien même il est troisième du classement avec 202 points, à huit longueurs du deuxième, le Britannique Jenson Button (McLaren), mais à 122 unités de Vettel.

«On veut tous gagner toutes les courses auxquelles on participe. Même quand on participe à la course des Champions, en décembre, pour le plaisir, finir deuxième procure de très mauvaises émotions. Ensuite, on passe une très mauvaise nuit», raconte l'Espagnol.

«C'est encore pire en Formule 1. Les GP se tiennent dans quatre continents différents. On va courir pour notre équipe, pour nos commanditaires, pour nos fans... il est impossible de ne pas être motivé par la victoire!», s'enflamme-t-il, rêvant d'un dénouement similaire à 2010.

Lewis Hamilton (McLaren), cinquième du général (178 pts) derrière l'Australien Mark Webber (Red Bull, 194 pts), est à l'unisson. «Chaque défi, chaque course, chaque obstacle à dépasser est important, note le Britannique. Courir constitue la plus grande partie de ma vie, à part ma famille. Peu importe que ce soient des essais libres ou quoi que ce soit d'autre, cela garde une valeur importante pour moi.»

Pour l'argent?

Ivan Capelli, ancien pilote de F1 - il a notamment couru pour Ferrari - et commentateur pour la Rai, a d'autres raisons en tête. «Cela dépend de leurs contrats. Certains prévoient des primes selon les points marqués, les victoires, les pole positions...», explique l'Italien à l'AFP.

Et de poursuivre, à titre d'exemple: Jarno Trulli, son compatriote, «avait un accord de plusieurs centaines de milliers d'euros pour sa victoire» à Monaco. «Quand il a gagné, il était content parce qu'il avait gagné la plus belle course de sa vie. Mais aussi de s'être fait une belle somme d'argent.»

Mais pour des Vettel, Alonso ou Hamilton, déjà multi-millionnaires?

«Je suis encore romantique, avoue Capelli. Je me dis que ces pilotes, une fois en piste, voudront gagner pour le prestige. C'est comme si un nouveau championnat débutait après le titre, pour dire: "J'ai fait davantage de points que Vettel durant les dernières courses".»