Jenson Button (McLaren) s'est offert le plus beau des cadeaux pour son 200e Grand Prix Formule 1, dimanche, en s'imposant  au Hungaroring (Hongrie) au terme d'une course perturbée par la pluie dont Sebastian Vettel (Red Bull), 2e, ressort renforcé au classement général.

Après trois dernières épreuves très malchanceuses marquées par autant d'incidents mécaniques, aboutissant à deux abandons en Grande-Bretagne et en Allemagne et un total de 8 points empochés sur 75 possibles, le Britannique voulait renverser la tendance. Nul ne niera qu'il y est parvenu.

 

«J'avais déjà gagné le premier GP de ma carrière ici, en 2006, déjà dans des conditions délicates. Et pour ma 200e course, j'ai encore gagné. Pour une raison ou pour une autre, il semble que j'apprécie ce genre de conditions. Ça a encore marché», s'est réjoui le champion du monde 2009.

 

Troisième en début de course, puis 2e après avoir déposé Vettel au 13e tour, Button a pris le contrôle des opérations quand son coéquipier et compatriote, Lewis Hamilton, a commis un tête-à-queue durant la 46e boucle.

 

Hamilton, grand homme de la course après une entame fabuleuse, qui l'a vu pousser Vettel à la faute, semblait parti pour s'imposer tranquillement dimanche. Sa figure libre, assortie d'une pénalité et d'un mauvais choix de pneumatiques, l'a fait rétrograder à la 6e place. Pour finalement échouer au pied du podium (4e).

 

À l'inverse, Button, légèrement moins rapide mais plus constant que son partenaire, s'est joué sans souci majeur des difficultés du parcours. Malgré deux erreurs de trajectoire lors d'un spectaculaire mano-a-mano avec ce dernier pour la tête de course.

 

Science

Le Britannique, dont le premier succès en Hongrie s'était déjà produit sous une météo changeante, tout comme ses victoires en Australie et en Chine l'an passé, ainsi qu'au Canada cette saison, semble pouvoir compter sur une science de la Formule 1 à nulle autre pareille.

 

«Toutes ces victoires ont été chanceuses. C'est toujours le cas dans de telles circonstances», a-t-il ironisé, avant de se reprendre: «je n'ai pas toujours fait les bons choix dans ces conditions. Mais je sens que je suis assez bon quand il s'agit de bien choisir mes pneus.»

 

Sebastian Vettel aussi, qui a plus ou moins calqué sa stratégie sur celle de Button. Mais l'Allemand n'a pu lutter avec la McLaren, trop rapide pour sa Red Bull. «Il est juste de reconnaître» cette infériorité temporaire, a observé Vettel. «Ferrari et McLaren ont fait de gros progrès».

 

De fait, le champion en titre peut s'estimer heureux de finir 2e, alors qu'il était 4e aux deux tiers des débats, avec Hamilton et Fernando Alonso (Ferrari) devant lui. Au lieu de perdre du terrain sur deux de ses plus dangereux adversaires, il consolide donc son avance au Championnat.

 

«Je me moque (de ce genre de considérations). Et plus encore pendant la course. Quand je roule, je ne calcule pas. Je ne pense qu'à gagner», a lancé Vettel, qui mène désormais le classement avec 85 longueurs d'avance sur son coéquipier, l'Australien Mark Webber, 5e.

 

Alonso, 3e, limite les dégâts, à bord d'une Ferrari n'ayant jamais vraiment été dans le rythme. «Encore un podium, le quatrième consécutif. On a été compétitif sur quatre pistes différentes dans des conditions climatiques défavorables. J'ai confiance pour la suite», a relativisé l'Espagnol.

 

Le Brésilien Felipe Massa, sur l'autre Ferrari, a fini 6e, devant le Britannique Paul di Resta (Force India, 7e) et le Suisse Sébastien Buemi (Toro Rosso), auteur d'une superbe course, qu'il avait débutée de la 23e place sur la grille.