L'écurie Red Bull, championne en titre pilotes et constructeurs, affiche une belle confiance à quelques jours de l'ouverture du Championnat de Formule 1, le 27 mars à Melbourne, en Australie, mais se sait néanmoins chassée par une meute d'adversaires bien décidée à la déloger de son trône.

La structure austro-britannique s'était pourtant montrée généreuse l'an passé. Hégémonique, capable de signer 15 des 19 pole positions de la saison, elle n'en avait pas moins gâché un nombre incalculable d'occasions de s'échapper.

Entre les querelles intestines opposant Sebastian Vettel à Mark Webber, leurs accidents, parfois évitables, et les défaillances à répétition de la monoplace de l'Allemand, Red Bull avait permis à ses adversaires, Fernando Alonso en tête, de rester dans la course au titre jusqu'au dernier Grand Prix à Abou Dhabi.

Si une énorme erreur de la Scuderia avait finalement permis à Vettel d'être sacré, ce n'était au final que justice tant "Baby-Schumi" le méritait. Ferrari, McLaren, Mercedes ou encore Lotus-Renault ne sont pas près d'oublier combien ils lui on été inférieurs en 2010.

Le même scénario pourrait se répéter cette saison. Red Bull a montré tout son talent aux tests d'avant-saison, même si leur valeur est contestable. Sur 15 journées d'essais, Webber et Vettel sont montés neuf fois sur le podium, signant le meilleur temps à cinq reprises.

«Référence»

«Niveau préparation, c'est le mieux que nous ayons fait en termes de fiabilité et de compréhension de la voiture, a reconnu Mark Webber. Tous les départements ont réalisé un travail exceptionnel. On ne peut jamais être parfait mais on pourrait être en bien plus mauvaise position.»

Nanti de ces certitudes, Red Bull effraie. Tout le paddock place ses pilotes en favoris absolus.

«Red Bull a clairement débuté cette année dans une position forte. J'anticipe qu'ils seront notre point de référence en début de saison. C'est eux qu'il faudra battre pour remporter des courses», juge Ross Brawn, directeur de l'écurie Mercedes.

«Ce n'est pas inatteignable. Les choses peuvent évoluer rapidement en Formule 1», remarque le Britannique, dont les pilotes Michael Schumacher et Nico Rosberg, après avoir paru un temps distancés, ont réalisé les meilleurs temps des deux dernières journées des ultimes essais de Barcelone.

McLaren à la traîne

«Red Bull sera très fort car leur voiture est la suite de l'an passé. Mais je ne sais rien de plus», observe Alonso.

«Nous sommes très proches d'(eux) et d'autres équipes. C'est à nous d'agir pour connaître un meilleur week-end qu'eux à Melbourne, en Malaisie et en Chine. Cela se décidera sur des détails. Personne n'est loin devant», affirme-t-il.

Lotus-Renault, qui a perdu son pilote de pointe Robert Kubica, gravement blessé dans un accident de rallye, devrait aussi lutter pour quelques victoires. Ce que McLaren, désespérément lent, ne paraît pas en mesure de faire.

L'écurie de Woking, malgré sa doublette Lewis Hamilton-Jenson Button, se traîne. Elle devra, comme l'an passé, se déchaîner dans le développement de sa monoplace en cours de saison pour rattraper les leaders.

Les changements réglementaires pourraient les aider. «Avec les pneus (Pirelli), l'aileron arrière ajustable, le SREC (système transformant l'énergie des freinages en chevaux supplémentaires à l'accélération) (...) ce n'est pas forcément la voiture la plus rapide qui gagnera les premières courses», observe Ross Brawn.

Aux cinq champions du monde en piste, Vettel, Button, Hamilton, Alonso et Schumacher (un record depuis 1970) de faire le spectacle dans une saison qui s'annonce passionnante.