Sebastian Vettel s'est spectaculairement replacé dans la course au titre mondial, dimanche au Japon, en remportant facilement un Grand Prix fait sur mesure pour les Red Bull.

Le jeune pilote allemand a dominé tout au long du week-end et, surtout, dimanche matin, dans les qualifications. Annulés la veille en raison de pluies diluviennes à Suzuka, les essais qualificatifs se sont encore avérés déterminants.

En dominant son coéquipier Mark Webber par tout juste 57 millièmes de seconde, Vettel s'est assuré la meilleure position au départ, du bon côté de la piste. Il en a profité pour prendre le large en début d'épreuve et s'est ensuite contenté de contrôler son rival, sachant très bien que l'Australien n'oserait jamais l'attaquer sur ce circuit.

«Cela a été une journée parfaite, avec la position de tête et la victoire, en l'espace de quelques heures, a confié Vettel après la course. J'adore ce circuit (il s'y était aussi imposé en 2009) et je savais que je devais absolument gagner aujourd'hui pour garder mes chances au Championnat. J'ai été en plein contrôle toute la journée.

Avec l'appui de son équipe, Vettel semble bien placé pour rattraper et devancer son coéquipier dans les trois dernières courses de la saison. Il ne faudrait toutefois pas enterrer Webber trop tôt. L'Australien a montré plus tôt cette saison un rare talent pour exploiter la moindre petite opportunité.

Et Vettel a commis sa large part d'erreurs. Ce serait tout de même étonnant qu'il reste parfait jusqu'au terme du dernier Grand Prix de la saison, à Abu Dhabi...

La bonne affaire d'Alonso

Troisième à moins de trois secondes du vainqueur, Fernando Alonso n'a pourtant jamais été en mesure de menacer Vettel et Webber dimanche. L'Espagnol, désormais repoussé à 14 points au classement du championnat, estimait d'ailleurs avoir «limité les dégâts». «Nous savions que ce Grand Prix serait celui où nous serions les plus désavantagés d'ici la fin de la saison, a déclaré Alonso en conférence de presse. Nous devrions trouver sur les prochains circuits de meilleures chances de devancer Webber.»

Désormais seul rival sérieux des Red Bull, l'Espagnol se rappelle sans doute la saison 2007, alors qu'il était chez McLaren. Lui et son coéquipier Lewis Hamilton avait abordé la dernière course en tête du Championnat, mais le Finlandais Kimi Raikkonen, sur Ferrari justement, s'était faufilé en tête pour leur voler le titre.

Cette fois, c'est Alonso qui est bien placé pour jouer les «jokers» et il a promis dimanche de se battre jusqu'au bout.

Lewis Hamilton a lui-aussi promis de ne pas baisser les bras, mais le pilote de l'équipe McLaren a connu un autre week-end décevant au Japon. Qualifié au troisième rang, mais repoussé de cinq places sur la grille après un changement de boîte de vitesses, Hamilton n'a jamais été dans le coup. Sa cinquième place l'a repoussé à 28 points de Webber alors qu'il était encore en tête du Championnat il y a seulement trois courses.

Signalons en terminant les performances de Kubica - troisième sur la grille et auteur d'un super départ avant de perdre une roue... - et de Kobayashi, encore le seul capable d'effectuer une vraie remontée. On se répète, mais ces pilotes mériteraient assurément mieux que leurs voitures actuelles.