On était un peu perplexes à la fin de la course chez Red Bull, dimanche.

La stratégie que l'on estimait gagnante s'est inexplicablement montrée inefficace. Si bien que Sebastian Vettel et Mark Webber ont dû se contenter des quatrième et cinquième places.

 

«Comme prévu, les voitures chaussées de gommes extra-tendres sont entrées aux puits après six ou sept tours, a expliqué Vettel. Quand on change de pneus si tôt, on ressort normalement dans la circulation lourde. Mais ça n'a semble-t-il pas été le cas. Et quand nous avons arrêté à notre tour, ils sont passés devant nous, ce qui est un peu bizarre en fait.»

 

Les Red Bull, qui avaient fait le pari de commencer la course avec des pneus intermédiaires, plus rigides, n'ont en effet pas été en mesure de creuser l'écart suffisamment quand les McLaren de Lewis Hamilton et Jenson Button et la Ferrari de Fernando Alonso ont dû arrêter aux puits tôt dans la course.

 

Mais Red Bull ne se faisait pas d'illusions en arrivant à Montréal. Si bien que le résultat de la course n'est pas une si mauvaise nouvelle en soi. «Nous n'étions pas favoris ici mais on a été beaucoup plus rapides que prévu, on était au niveau des meneurs, a dit Vettel. Malheureusement, on n'a pas été en mesure de le montrer adéquatement en course. Mais ça promet pour le reste de la saison.»

 

Un problème mécanique a aussi semblé nuire aux chances de Vettel. «À la mi-course, j'ai eu un problème de boîte de vitesse, il a fallu ralentir de plus en plus, a-t-il indiqué. On s'est contenté de sauver la quatrième place, je n'ai pas pu m'attaquer à Jenson (Button). De plus, j'ai perdu près de six secondes sur Jenson en deux tours à cause des retardataires, ce qui m'a plus ou moins sorti de la lutte.»

 

De son côté, Mark Webber a caracolé en tête pendant plusieurs tours, utilisant tous les millimètres du caoutchouc de ses gommes intermédiaires, en vain. «J'éprouve des sentiments partagés, a reconnu le pilote australien, qui est maintenant troisième au championnat. J'ai connu de bons moments au début, ça m'a permis d'éviter les problèmes. Par la suite, j'ai tenté de conserver un rythme aussi coulant que possible de façon à sauvegarder mes pneus. Mais, à la fin, c'était devenu impossible.»

 

Ni Webber ni Vettel ne vont toutefois céder à la panique même s'ils ont vu Hamilton, Button et Alonso prendre quelques longueurs au classement du championnat des pilotes. «Ferrari et McLaren étaient rapides en essais libres, on s'attendait à les voir rouler avec autorité, a dit Webber. Mais c'est une course parmi tant d'autres. Ce n'est d'aucune façon la fin du monde. Il reste encore plusieurs courses à faire cette saison et nous avons connu de bons résultats. Nous avons obtenu notre part de points aujourd'hui, certainement pas autant que McLaren, mais on va rebondir.»

 

 

«C'est une longue saison. Tu gagnes deux courses et tu es de retour dans le coup, tu échoues dans deux autres et tu te retrouves à la traîne, a relativisé Vettel. Ça change très vite; si on faisait la conversion en suivant l'ancien système de pointage, on verrait que les écarts ne sont pas aussi grands que l'on croit. Il n'y a donc aucune raison de paniquer.»