Renault fera une annonce sur sa participation au championnat du monde de F1 «avant la fin de l'année», a annoncé jeudi le patron de l'entreprise, Carlos Ghosn, après les informations de plusieurs médias anglais affirmant qu'une réunion sur le maintien de la marque en F1 s'est tenue mercredi.

«Je peux vous garantir qu'avant la fin de l'année nous ferons une annonce et nous annoncerons notre stratégie en ce qui concerne la participation de Renault en matière de Formule Un», a dit Carlos Ghosn, harcelé de questions, lors de la présentation de l'implantation d'une usine de fabrication de batteries pour véhicules électriques à Flins, en banlieue de Paris.

 

Un membre de l'encadrement de l'écurie Renault a, de son côté, minimisé l'importance d'une réunion mercredi à Paris qui, selon des médias anglais, avait trait au futur de son écurie de Formule 1, le jour même où Toyota annonçait qu'il quittait la discipline.

 

«Ce n'est pas vrai. Ce n'était pas une réunion extraordinaire convoquée d'urgence. C'était une réunion comme il y en a plusieurs fois dans l'année», a expliqué cette source.

 

Selon la BBC, le constructeur français a convoqué mercredi une réunion d'urgence car il hésite entre plusieurs options: rester en F1, s'en aller, ou poursuivre seulement en tant que fournisseur de moteurs pour d'autres équipes.

 

L'issue de la réunion, à laquelle participaient les deux patrons par intérim de la formation, le Britannique Bob Bell et le Français Jean-François Caubet, n'est pas encore connue, selon le quotidien The Guardian.

 





Crashgate 

Renault, l'un des participants historiques de la F1, a été impliqué dans le Crashgate, ce scandale de l'accident volontaire au Grand Prix de Singapour 2008 de son ex-pilote Nelson Piquet fils, selon lui sur ordre de ses deux anciens patrons, l'Italien Flavio Briatore et le Britannique Pat Symonds.

 

Le Conseil mondial de la Fédération internationale de l'automobile a suspendu pour ces faits Briatore à vie de toute manifestation automobile alors que Symonds l'a été pour cinq ans. Piquet fils, à l'origine des révélations, a obtenu l'immunité, alors que l'autre pilote, Fernando Alonso, à qui profitait l'accident, a été blanchi.

 

Renault, qui s'est dans un premier temps débarrassé de Briatore et Symonds, puis a plaidé coupable avant de s'acquitter d'une importante contribution à la FIA pour éviter une lourde peine, ne sera exclue que si elle récidive d'ici 2011.

 

Mais le fait que le constructeur ait choisi de faire front plutôt que de quitter la F1 au plus fort de la crise témoigne de sa volonté à rester dans le sport, indiquait Jean-François Caubet, qui a remplacé temporairement Pat Symonds, après la condamnation.

 

L'écurie, qui a perdu son principal commanditaire, la banque néerlandaise ING, et l'assureur espagnol Mutua Madrilena, du fait du scandale, a depuis lors confirmé son partenariat technologique avec Altran pour 2010 et a signé un nouvel accord avec le fabricant de montres néerlandais TW Steel.

 

Renault a terminé la saison 2009 à la huitième place (sur 10 participants) du classement constructeurs après une année catastrophique.

 

Toyota, dans le rouge en 2008, a annoncé mercredi qu'elle quittait la F1, après huit années sans victoire, en raison des «actuelles réalités économiques sévères».

 

Le constructeur japonais a emboîté la pas à Honda (parti fin 2008), BMW (2009) ainsi qu'au fabricant de pneus Bridgestone (2010).

Photo Reuters

Nelson Piquet fils, à l'avant-plan, lors des qualifications du Grand Prix de Singapour, en septembre 2008.