La Fédération internationale de l'automobile (FIA) a annoncé vendredi soir qu'elle était prête à repousser à 2010 la mise en place de son nouveau système d'attribution du titre mondial de Formule 1 en cas de contestation des écuries.

«Si, pour une quelconque raison, les écuries de F1 ne sont pas d'accord avec le nouveau système, sa mise en application sera différée à 2010», a affirmé la FIA dans un communiqué.

Le Conseil mondial de l'automobile, une entité de la FIA, avait décidé mardi d'attribuer le titre de champion du monde de Formule 1 au vainqueur du plus grand nombre de courses dès 2009 et non plus à celui ayant le plus grand nombre de points.

D'après la FIA, le Conseil avait «unanimement rejeté» un amendement de la FOTA (Fédération des écuries de F1), qui proposait de «modifier le barème des points», en accordant 12, 9 et 7 unités aux trois premiers de chaque course, afin de pousser les pilotes à se battre pour le podium.

«La proposition dite du 'meilleur remporte tout'», faite par le détenteur des droits commerciaux Bernie Ecclestone, «à qui l'on avait dit que les écuries étaient d'accord», a précisé la FIA, avait alors été approuvée.

«Si deux pilotes ou plus terminent la saison avec le même nombre de victoires, le titre sera attribué à celui qui a le plus grand nombre de points», au barème actuel de 10, 8, 6, 5, 4, 3, 2, 1, selon le nouveau règlement.

Le reste du classement, de la deuxième à la dernière place, doit être calculé par rapport au nombre de points, comme cela se faisait jusqu'alors.

Levée de boucliers

Le soir même de cette annonce, la FOTA, par la voix de son président Luca di Montezemolo, avait fait connaître sa «déception» et sa «préoccupation».

L'un après l'autre, les pilotes avaient ensuite critiqué la mesure. «Je n'aime vraiment pas cette décision», avait affirmé le Britannique Lewis Hamilton, qui, avec les nouvelles règles, aurait perdu le titre 2008 aux dépens de son principal rival le Brésilien Felipe Massa (six victoires contre cinq pour le Brésilien).

«Je ne comprends pas la décision qui fait qu'on aura peut-être un champion du monde qui totalisera moins de points que son second, même si je suis d'accord pour donner plus de valeur à une victoire», avait réagi l'Allemand Michael Schumacher, sacré à sept reprises.

En instaurant la prime à la «gagne» au détriment de la constance et de la fiabilité, la FIA risque en outre de tuer le Championnat prématurément, si un pilote remporte un grand nombre de courses dès le début de la saison.

La dernière montée au créneau de la FOTA, qui a annoncé vendredi «remettre en question la validité» d'une décision qui, selon le règlement de la FIA, ne pouvait se prendre sans «l'accord unanime des compétiteurs», semble avoir porté le coup de grâce au niveau système.

Décrédibilisée, la FIA, si elle poursuit son recul, doit se déjuger dans les plus brefs délais: le premier Grand Prix de la saison n'est plus que dans neuf jours, le 29 mars à Melbourne, en Australie.