Après deux saisons en demi-teinte, Renault semble avoir enfin trouvé la bonne alchimie pour offrir à son pilote numéro un, le double champion du monde espagnol Fernando Alonso, une voiture compétitive, capable de replacer l'écurie dans la course au titre constructeur en Formule 1.

L'histoire de la R29 (modèle 2009) commence pourtant par un premier rendez-vous gâché. Ses premiers tours de roue ont été perturbés par une pluie battante à Portimao (Portugal), où la monoplace a été présentée en janvier.

 

La crainte d'un nouveau départ manqué est alors forte. Mais le directeur général de l'écurie, Flavio Briatore, se veut rassurant. «Nous avons commencé la saison dernière une seconde et demie derrière les autres. À la fin, nous étions aussi forts qu'eux», rappelle-t-il.

Quelques semaines plus tard, début février, Alonso est à la traîne lors d'essais à Jerez de la Frontera (sud de l'Espagne). La presse espagnole s'affole. Les médias attribuent ensuite l'annulation de tests à Barcelone à un niveau de performance décevant de la R29.

Briatore dissipe ces craintes en déclarant qu'Alonso «se battra pour le titre mondial» en 2009 et que Renault sera «devant, avec les meilleurs».

L'inquiétude se transforme même en euphorie en mars où, toujours en Catalogne, les deux pilotes, Fernando Alonso et le Brésilien Nelsinho Piquet, enchaînent les tours satisfaisants.

Après un catastrophisme disproportionné, «nous sommes passés à un optimisme exagéré», commente alors Alonso.

«La voiture, on l'a !»

«Nous avons fait un bon travail cet hiver. La voiture est facile à conduire, performante», déclare-t-il, même si la Renault termine régulièrement derrière les BMW Sauber, Toyota, Ferrari, ou encore Brawn GP (ex-Honda F1).

Récemment, le même Alonso se risque même à un pronostic osé, en déclarant avoir 70 % de chances d'être sacré champion du monde. En filigrane, il semble convaincu de disposer d'une excellente voiture.

Si l'information est fondée, Renault, l'un des constructeurs historiques de la Formule 1, peut enfin espérer faire remonter son taux de victoire, qui atteint péniblement 15 % (35 victoires pour 227 Grands Prix disputés). Très loin de Ferrari, qui flirte avec les 30 % de réussite !

Surtout, Renault entend effacer une année 2008 mitigée, malgré le retour au bercail de Fernando Alonso, après une saison d'infidélité chez McLaren-Mercedes.

La saison du «comeback» avait débuté par un bas quasi-historique de l'écurie. Après dix Grands Prix, l'Espagnol pointait à... 45 points du futur champion du monde Lewis Hamilton.

Puis l'équipe avait relevé la tête. Et le double champion du monde (2005, 2006), avait signé deux victoires et terminé à la 5e place du Championnat. De quoi ouvrir de belles perspectives.

«Cette année, on a bien travaillé. Mais on se bat avec les meilleurs du monde. On peut faire le maximum et ne pas être champion, avance Flavio Briatore. Mais la voiture, on l'a !»