La Formule 1 s'apprête sans doute à traverser la plus grave crise de son Histoire: dans le difficile contexte économique actuel la plus prestigieuse série du sport automobile est en danger après l'annonce du retrait de Honda vendredi, pourtant l'un des plus solides constructeurs en course.

Si Max Mosley, le président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), a mis en garde récemment sur la viabilité de la Formule 1 dans le contexte actuel, il ne s'attendait certainement pas à un tel tremblement de terre.

Honda, pourtant le deuxième plus gros constructeur du Japon et qui semblait donc pouvoir digérer les conséquences de la crise financière, a tout simplement annoncé son retrait de la F1.

L'écurie nippone reste il est vrai sur une saison bien terne, neuvième et avant-dernière du Championnat des constructeurs. Le seul rayon de soleil est venu du podium de Rubens Barrichello (3e) en juillet dernier à Silverstone.

Le vétéran brésilien et son coéquipier britannique Jenson Button se retrouvent donc sans volant pour 2009.

Certes, l'écurie nippone a encore le temps de trouver un repreneur d'ici le début de la saison 2009, fin mars en Australie. Ross Brawn, le président de l'écurie de F1, va d'ailleurs rencontrer les dirigeants de Honda dans les jours à venir pour examiner les possibilités qui s'offrent à lui et Nick Fry, le directeur général de l'écurie, fait d'ores et déjà état de trois repreneurs intéressés.

«Situation critique»

Brawn et Fry vont tenter de sauver l'équipe et il se dit même que Ross Brawn aurait déjà sondé Ferrari pour obtenir des moteurs la saison prochaine. Il existe en effet une possibilité de ce côté-là puisque si la scuderia vendait cette saison des moteurs à Force India (et à Toro Rosso), l'entité indienne a mis fin à ce contrat et va à présent se fournir auprès de McLaren-Mercedes.

Mais si finalement Honda reste définitivement sur le carreau il n'y aura que 18 voitures sur la grille de départ la saison prochaine. Il suffit d'un seul désistement supplémentaire et la Formule 1 atteindrait alors son «seuil critique» fixé voilà quelques semaines par Max Mosley de seulement 16 monoplaces en course.

Williams par exemple n'est pas dans une santé resplendissante mais un autre grand constructeur peut aussi décider de mettre la clé sous la porte en suivant l'exemple de Honda.

En tout cas le retrait de l'écurie japonaise ne rend que plus urgentes les mesures destinées à réduire les coûts.

«Du point de vue de la FIA, la crise économique n'a fait qu'exacerber une situation déjà critique, a ainsi indiqué la Fédération dans un communiqué. En tant que gardien du sport la FIA va continuer à travailler avec les détenteurs des droits commerciaux (Bernie Ecclestone) et les membres de la FOTA (l'association des patrons d'écuries) pour s'assurer de la viabilité économique de la Formule 1.»

Aussitôt après l'annonce de Honda, la FIÀ et son président Max Mosley ont ainsi rendu publiques de nouvelles informations sur le fameux projet de moteur unique à partir de 2010, qui permettrait de faire de substantielles économies.

Cosworth devrait produire ce moteur standard mais les écuries pourront continuer à utiliser leur propre bloc propulseur, qui bien sûr ne pourra pas être plus puissant que le moteur standard.

Les écuries ont jusqu'à jeudi prochain pour donner leur accord sur cette mesure.