Québec n'exclut pas de créer un organisme à but non lucratif pour organiser le Grand Prix de Montréal. En revanche, le gouvernement provincial refuse net, comme Gérald Tremblay, de se faire le promoteur de la course.

Après avoir refusé de commenter le dossier dans les derniers jours, le ministre responsable de la métropole, Raymond Bachand, a affirmé hier qu'il poursuivait ses efforts pour sauver le Grand Prix du Canada, rayé du calendrier de la Formule 1 le mois dernier.«Les gouvernements ne seront pas les promoteurs, a-t-il indiqué lors d'un point de presse. Mais je n'exclus pas qu'un organisme sans but lucratif puisse s'impliquer, comme au Festival de jazz.»

Comme le maire Tremblay la veille, M. Bachand a assuré que plusieurs solutions sont toujours sur la table afin de sauver la course. Ottawa, Québec et Montréal tentent de mettre sur pied un plan de dernière minute pour convaincre le grand patron de la F1, Bernie Ecclestone, de revenir sur sa décision.

Le patron du Cirque du Soleil, Guy Laliberté, et le propriétaire du Canadien, George Gillett, avaient été pressentis pour voler au secours du Grand Prix. Mais les dernières données portent à croire que ces hommes d'affaires ne sont pas intéressés par l'aventure.

D'autres entrepreneurs le seraient toutefois, affirme Raymond Bachand. «Le secteur privé de Montréal, les restaurateurs, les hôteliers, les commerçants sont non seulement très intéressés, mais ils sont aussi prêts à s'engager financièrement», a-t-il dit.

Interrogé à savoir quelles sont les chances de survie du Grand Prix, le ministre a répondu: «Je demeure confiant, mais je ne mettrais pas de probabilité.»

Préparer «l'après-Grand Prix»

Le contrat qui lie le Grand Prix de Montréal à la F1 devait durer jusqu'en 2011, fait valoir le chef de l'opposition à la Ville, Benoît Labonté. Il estime que les gouvernements devraient tenter de sauver les trois dernières présentations. Mais, par la suite, ils devraient carrément le larguer.

«Après, j'oublierais ça, a-t-il indiqué. Après 2011, on ne sera jamais capables de concurrencer au plan financier les Dubaï et les Shanghai de ce monde. Il faut commencer tout de suite à planifier l'après-Grand Prix.»

La Ville devrait plutôt tout mettre en oeuvre pour attirer une autre manifestation d'envergure internationale, affirme le candidat à la mairie. M. Labonté rêve d'attirer à Montréal l'Exposition universelle de 2020. «C'est quelque chose qu'on contrôlera complètement, a-t-il souligné. On ne sera pas à la merci tous les trois ans d'un chantage financier qui nous coûtera des dizaines de milliers de dollars.»