Il y a de l'espoir pour le Grand Prix du Canada. Quand les gouvernements fédéral, provincial et municipal parlent d'une même voix, comme ils le font présentement, ça ne peut que donner de bons résultats. Dans les écuries, on souhaite aussi convaincre Bernie Ecclestone de revenir à Montréal. Ça ne se fera peut-être pas en 2009, mais peut-être en 2010.

Il reste qu'il y a tout de même des leçons à tirer de cette semaine mouvementée. On ne peut plus faire de la F1 sans que le gouvernement s'engage. On était les seuls au monde à présenter de la F1 grâce à un promoteur privé. Partout ailleurs, les gouvernements étaient derrière les Grands Prix et dans trois quarts des cas, ils le faisaient pour aider leur tourisme.

 

Soyons honnêtes: combien de personnes auraient pu trouver Bahreïn sur une carte avant qu'il y ait un Grand Prix? Pas grand-monde. La F1 offre une vitrine extraordinaire et il était temps que les gouvernements s'en aperçoivent. Si les politiciens s'étaient engagés dans le dossier avant, peut-être qu'on n'en serait pas rendu là. Mais mieux vaut tard que jamais.

Pour ce qui est des retombées économiques du Grand Prix, je peux vous dire qu'elles sont énormes. Je le sais, car j'en subis les conséquences! Quand, à Valence, on ne trouve aucune chambre à moins de 500 euros la nuit, pour un minimum de cinq nuits, on comprend vite que les commerçants font des affaires d'or!

N'empêche, il y a un truc qui me gêne encore: on n'a toujours pas entendu la version de Normand Legault. J'ai hâte de savoir s'il va accepter de donner un coup de main, si ça le tente encore un peu de baigner dans la F1. J'espère, parce qu'organiser un Grand Prix, c'est assez compliqué merci! Il faut être solide.

D'un autre côté, il faut aussi réaliser que la nouvelle situation économique mondiale va toucher tout le monde, y compris la F1. Ce n'est pas pour rien que Max Mosley, le président de la FIA, a convoqué d'urgence toutes les écuries à une réunion après le Grand Prix de Chine. Il veut débattre des coûts en F1. C'est crucial pour la survie du sport.

Il est évident qu'avec la récession qui se pointe, il va être de plus en plus difficile de trouver du fric. Et ceux qui vont en souffrir le plus ne sont peut-être pas ceux qu'on pense. Les écuries comme Ferrari, McLaren et Toyota, qui roulent avec des budgets énormes, vont avoir des problèmes: 500 millions, ça ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval! Tandis que le patron de Force India ne s'en fera pas trop- il est milliardaire et la F1 est son jouet - ça pourrait aussi être compliqué pour des écuries commanditées par des banques, comme Renault ou Williams.

Dans les circonstances, la F1 doit donner l'exemple et diminuer ses coûts. Il faut aussi revenir à l'état initial du sport. Il faut que la F1 serve à quelque chose, qu'on en tire des nouveautés technologiques pour les voitures de monsieur Tout-le-Monde et pas seulement à se doubler en tournant en rond. Je pense entre autres aux récupérateurs d'énergie, mis au point présentement par les ingénieurs. Voilà une trouvaille qui pourrait nous être très utile!

Propos Recueillis Par Stéphanie Morin