Après avoir remporté deux titres de champion du monde consécutifs puis avoir terminé vice-champion à un point d'un troisième titre, Fernando Alonso n'aura rien gagné cette saison. Si ce n'est la chance de choisir sa future écurie.

La sérénité affichée par Fernando Alonso, cette année, contraste singulièrement avec l'incertitude entourant son avenir. L'an dernier, lorsqu'il a cassé brutalement son contrat McLaren au terme d'une saison qui avait viré au cauchemar, il savait qu'aucune option s'offrant à lui ne lui permettrait le succès en 2008.

Un peu par nostalgie et beaucoup par mercantilisme, il a choisi de conduire chez Renault, après un long bras de fer mené contre Flavio Briatore, le patron de l'écurie française, pour lui imposer ses conditions. Alors que ce dernier voulait s'assurer des services du double champion du monde pour un minimum de deux ans, l'Espagnol ne voulait pas s'engager pour plus d'une saison.

Tous deux savaient parfaitement pourquoi le pilote insistait tant sur ce point: Fernando Alonso se doutait que sa saison 2008, chez Renault, ne lui permettrait pas de grands résultats, et il comptait bien négocier un contrat 2009 avec une autre écurie. Et si possible de couleur rouge. «Fernando ne rêve qu'à une chose: piloter pour Ferrari», confirme l'un de ses proches.

Au sein de la Scuderia, pourtant, il n'y a officiellement pas de place pour lui: tant Kimi Raikkonen que Felipe Massa bénéficient de contrats à long terme. Antonio Ghini, le patron de la communication de Ferrari, a pourtant laissé entendre que la marque italienne est sur le point de signer un contrat avec Fernando Alonso.

Le transfert du double champion du monde espagnol ne constituerait pas une surprise: non seulement l'intéressé a toujours souhaité piloter chez Ferrari, mais Stefano Domenicali, le directeur sportif de la Scuderia, est lui même grand admirateur de Fernando Alonso, alors qu'il considère un peu Felipe Massa comme un second couteau imposé pour trois ans par Jean Todt, juste avant que le Français ne quitte Ferrari. Un choix qui pourrait bien avoir été influencé par le fait que le manager du Brésilien n'est autre que son propre fils, Nicolas Todt.

Stefano Domenicali, lui, rêve d'aligner un tandem Raikkonen-Alonso. Pour cela, encore doit-il se débarrasser de Massa. En rachetant son contrat - ce qui coûterait une fortune -, soit en lui trouvant un autre volant - pourquoi pas chez Honda, où Ross Brawn, le nouveau directeur technique, ex-Ferrari, le tient en haute estime.

Pour Fernando Alonso, en tout cas, il semble hors de question de rester plus longtemps chez Renault, sauf si Ferrari, comme le veut la rumeur, ne lui propose un volant qu'à partir de 2010.

Si la porte de Maranello ne s'ouvre pas, il lui reste celle de Hinwil: ces dernières semaines, Luis Garcia Abad, son manager, semble négocier l'arrivée de Fernando Alonso chez BMW Sauber, où il remplacerait Nick Heidfeld. Sur le point de remporter le premier Grand Prix de son histoire, l'écurie suisse constitue une option sérieuse pour l'Espagnol.

Les semaines à venir vont s'avérer déterminantes pour la carrière du double champion du monde. Mais aussi pour tous ceux qui n'ont pas encore de contrat. Car pour l'instant, le marché des transferts est bloqué, les écuries restant suspendues au choix de Fernando Alonso avant de décider qui pilotera pour elles en 2009.