Tout semble au beau fixe entre Normand Legault et Gérald Tremblay.

Le maire de Montréal a renoncé à l'idée de faire payer au Grand Prix une partie de la facture des policiers déployés lors du week-end du Grand Prix. Il n'est plus question non plus de mettre en place une nouvelle taxe d'amusement sur le prix des billets.

 

«Ce n'est pas un enjeu au moment où l'on se parle, a déclaré Normand Legault, hier, après l'inauguration du centre de presse du circuit Gilles-Villeneuve. La question est réglée avec la Ville depuis près d'un an. Il n'y a pas de malentendus entre monsieur le maire et nous.» M. Legault avait pourtant affirmé le contraire au collègue Michel Girard dans une entrevue réalisée jeudi dernier. Le patron de GPF1 avait aussi critiqué l'attitude du maire en déclarant se sentir «comme une vieille épouse que la Ville tient pour acquis».

 

Hier, le maire de Montréal s'est éclipsé aussitôt la conférence de presse terminée, pendant que M. Legault faisait faire le tour du propriétaire aux ministre fédéraux Michael Fortier et Jean-Pierre Blackburn, à leur homologue provincial Raymond Bachand, ainsi qu'au vice-président de Tourisme Montréal, John Dunn. À la poignée de journalistes à qui il s'est adressé en vitesse avant de quitter l'île, le maire Tremblay a simplement indiqué ne pas avoir de différend avec Normand Legault.

 

La présence du maire à la conférence de presse était d'ailleurs une surprise, son nom n'apparaissant pas sur la convocation envoyée à la presse montréalaise. Le maire a profité de l'occasion pour réactualiser l'investissement d'un million accordé à la mise à niveau pour 2009 des installations électriques du circuit Gilles-Villeneuve, une annonce qui avait déjà été faite l'an dernier. Cet investissement s'ajoute aux 4,5 millions consentis par les gouvernements fédéral et provincial ainsi que par Tourisme Montréal pour la construction du nouveau centre de presse et des nouveaux paddocks F1.

 

<b>Laval peut attendre</b>

 

M. Legault avait aussi déclaré à La Presse qu'il pourrait être tenté d'aller organiser le Grand Prix ailleurs au terme de son contrat avec la Ville de Montréal. «Je vais aller parler à Gilles Vaillancourt pour voir si ça ne l'intéresserait pas, lui, d'avoir le Grand Prix à Laval», a-t-il dit en substance à Michel Girard. Hier, il a précisé qu'il s'agissait d'une figure de style. «Ça pourrait aussi être au quartier DIX-30 (à Brossard), parce que lorsqu'on évoquait la possibilité de lever une taxe d'amusement ou de faire payer les services policiers, il s'agissait d'un projet qui ne s'appliquait qu'au territoire de l'île de Montréal.»

 

Selon ce que M. Legault a laissé entendre hier, la question de la facturation par la Ville des services de police est revenue dans l'actualité à la suite de l'émeute qui a suivi la victoire du Canadien contre les Bruins, en avril. «Nous n'avons pas entendu parler de quoi que ce soit jusqu'à tout récemment avec l'histoire des émeutes du Canadien, a soutenu M. Legault. Visiblement, il y a des gens qui ont cru que la Ville a voulu refiler la facture au Canadien. Or, l'administration Tremblay a envoyé la facture au gouvernement du Québec. Pour l'instant, le gouvernement n'a pas donné suite à la demande de la Ville.»

 

Que la décision finale soit survenue l'an dernier ou au cours des derniers jours, Normand Legault affichait hier l'assurance de celui qui a la conscience tranquille. «Le maire m'assure que la question ne reviendra pas sur la table, a-t-il dit. Il va y avoir des élections en 2009. Si Gérald Tremblay décide de ne pas se représenter ou s'il y a un nouveau maire, ça pourrait toujours revenir. Mais, pour l'instant, ce n'est absolument pas à l'agenda.»