Le président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) Max Mosley, impliqué dans un scandale sexuel, est présent à Monaco ce week-end pour assister au Grand Prix de Formule 1 mais il se montre très discret et ne souhaite pas s'adresser à la presse.

M. Mosley n'assure pas de fonction publique de représentation dans le cadre de ce Grand Prix. Il est remplacé ici par le vice-président de la FIA Marco Piccinini.

L'actualité autour du président de la FIA réside plutôt ces jours-ci autour de la lettre qu'il a envoyée à tous les présidents des automobiles clubs nationaux membres de la FIA. Il y affirme en substance que s'il était démis de ses fonctions lors de la réunion du 3 juin qui doit décider de son sort, la FIA perdrait le contrôle de la Formule 1 et de ses droits commerciaux.

«Les médias ont été encouragés par ceux qui ont tout intérêt à nuire à ma présidence, ajoute-t-il. J'estime, par conséquent, que quelle que soit la décision de l'Assemblée générale extraordinaire, elle ne devrait pas récompenser ceux qui ont délibérément tenté de déstabiliser la FIA à un moment si crucial de son histoire.»

M. Mosley affirme en conclusion qu'il ne souhaite pas démissionner avant la fin de son mandat, en octobre 2009. D'ici là il va confier, comme ce week-end à Monaco, la quasi-totalité de la représentation publique aux deux Présidents-délégués.

«Pas de guerre»

Bernie Ecclestone, le principal gestionnaire des droits commerciaux de la Formule 1, a d'ailleurs répondu aux affirmations de Max Mosley vendredi dans une nouvelle lettre adressée aux présidents des automobiles clubs. Pour lui les accusations du président de la FIA sont «imprécises».

«Les détenteurs des droits commerciaux ne veulent pas prendre le contrôle des règlements de la Formule 1, déclare Bernie Ecclestone. Nous pensons que les règlements de la F1 doivent être édictés par les groupes de travail techniques et sportifs de la Formule 1, sujets à approbation par la Commission Formule 1 de la FIA et par le Conseil mondial du sport automobile de la FIA.»

Bernie Ecclestone a en outre indiqué qu'il ne voulait «pas de guerre» avec Max Mosley mais qu'il se défendrait si elle était engagée.

Le tabloïd britannique News of the world avait rendu publique fin mars une vidéo de séance sadomasochiste avec Max Mosley et cinq prostituées, dont certaines étaient habillées en costumes rayés de prisonniers. Mosley et certaines des jeunes femmes s'y exprimaient en allemand.

Revendiquant son droit à une vie sexuelle «excentrique», Mosley, fils du fondateur du parti fasciste britannique dans les années 1930, a réfuté toute connotation nazie à la séance et affirmé qu'il avait été piégé.

Ce week-end, la presse britannique a révélé qu'un agent du MI5, le service britannique de renseignement intérieur, avait dû démissionner quand il était apparu que l'une des prostituées était son épouse.

Une assemblée générale extraordinaire de la FIA se tiendra le 3 juin à Paris pour décider du sort de Max Mosley.