Le grand sujet de conservation dans les paddocks, hier, en Malaisie? La météo.

D'abord, parce qu'il fait 34oC, avec 85% d'humidité. Tu passes deux minutes debout et on dirait tu es entré dans la douche avec ta chemise. Ce genre de température pose de grands problèmes pour la mécanique, les pilotes, et tout le monde.

 

Mais surtout, ce sont les risques de pluie qui inquiètent. Parce qu'ici, quand il pleut, c'est monstrueux! Il peut faire soleil toute la journée, puis il peut se mettre à tomber des cordes pendant 10 minutes. C'est ce qui s'est passé, hier, pour la journée d'essais. La pluie est tombée en fin de journée, mais on prévoit d'autres averses ce week-end.

Plusieurs équipes ont d'ailleurs travaillé, hier, en fonction du risque de pluie. C'est ce qui explique que les McLaren ont eu des résultats en demi-teintes. Ils ont passé beaucoup de temps en milieu de grille, ils n'ont pas foncé, jusqu'à ce que Lewis Hamilton donne le coup final à 10 minutes de la fin. Les Ferrari, elles, ont roulé en tête toute la journée. Raikkonen et Massa se sont livré une belle bagarre. Mais on ne sait pas sur quels réglages les Rouges ont travaillé...

 

Il y a un million de choses à tester en début de saison et on ne sait pas s'ils ont prévu la pluie dans leur scénario. C'est difficile de prévoir dans quelle forme Ferrari va se présenter, surtout après la dernière course. Ferrari a fait patate en Australie, mais je suis certain que l'écurie va se relever très vite.

Sauf que s'il pleut, les cartes peuvent se mêler passablement. La pluie permet toujours à certains pilotes de sortir du lot. Ce sera intéressant à voir, surtout avec la disparition de l'antipatinage Je dois dire qu'on a eu beaucoup de surprises en Australie. Sans aide électronique, on appréhendait tous le départ. Or, à part un accrochage sans importance en fond de grille, tous les pilotes sont partis sans caler le moteur. Certains se sont plus ou moins bien élancés, mais personne n'est resté collé.

Et déjà, hier, ils ont roulé dans les temps de l'an dernier, tout ça sans antipatinage. Je pensais qu'ils perdraient quelques dixièmes. Facilement. Ça prouve à quel point les pilotes se sont bien adaptés aux changements. Il y a en a peut-être qui vont avoir besoin de deux ou trois courses pour être complètement à l'aise, mais d'autres n'ont eu besoin que d'un Grand Prix. Chapeau!

On a assisté à un truc très inquiétant, hier, avec l'accident de David Coulthard. Il est arrivé trop vite dans les esses. Il a perdu le contrôle de la voiture et a fait un tout droit avant de foncer dans les vibreurs en sens inverse. Juste au contact du vibreur, les roues se sont mises à voler dans tous les sens. La voiture a été démolie au grand complet. Adrian Newey, le directeur technique, a dû faire des triangles de suspension hyper fragiles La FIA va maintenant faire sa petite enquête avant de laisser les Red Bull prendre le départ. Pas question de faire rouler des voitures aussi peu sécuritaires...

Propos recueillis par Stéphanie Morin.