Lancée hier soir, après la course, l'affirmation provient d'un membre influent de la Fédération internationale de l'automobile (la FIA). Selon lui, l'affaire de la fuite des documents secrets qui auraient été transmis de Ferrari à McLaren débouchera probablement sur un non-lieu.

Lancée hier soir, après la course, l'affirmation provient d'un membre influent de la Fédération internationale de l'automobile (la FIA). Selon lui, l'affaire de la fuite des documents secrets qui auraient été transmis de Ferrari à McLaren débouchera probablement sur un non-lieu.

Pourtant, dans ce «Ferrarigate», qui a agité le paddock de Silverstone tout au long du Grand Prix de Grande-Bretagne (lire La Presse d'hier), il ne se passe pas un jour sans une nouvelle révélation.

Hier, Jean Todt, le patron de Ferrari, a précisé que la Scuderia a déposé une première plainte contre Nigel Stepney, son ancien chef mécanicien, en juin dernier, auprès du tribunal de Modène, en Italie, pour «sabotage». L'ex-employé de Ferrari (il a été licencié mardi dernier) est accusé d'avoir trafiqué les monoplaces de Kimi Raikkonen et de Felipe Massa, peu avant le Grand Prix de Monaco, pour compromettre leur chance de victoire.

Nigel Stepney cherchait alors activement du travail auprès d'autres écuries, ce qui pourrait expliquer ce geste rocambolesque. Mardi dernier, Ferrari accusait de plus Nigel Stepney d'avoir transmis des documents confidentiels (le fameux rapport de 500 pages) à une équipe concurrente (en l'occurrence, à Mike Coughlan, le concepteur des McLaren). Sur cette affaire, l'équipe italienne déposa plainte auprès de la haute cour de Londres, qui procéda à une perquisition et qui saisit le fameux rapport au domicile de la famille Coughlan.

Il y a donc deux affaires parallèles, qui impliquent toutes deux Nigel Stepney. Contacté par téléphone par le Times de Londres, ce dernier rejette toutes les accusations portées contre lui, affirmant ne pas savoir comment le document confidentiel a pu arriver aux mains de Mike Coughlan -qu'il admet compter parmi ses amis. L'ex-chef mécanicien de Ferrari affirme même vouloir porter plainte contre son ancien employeur pour licenciement abusif, ajoutant qu'après avoir passé 14 ans au sein de la Scuderia, il «savait où son enterrés les cadavres.»

Hier, Jean Todt a refusé d'émettre le moindre commentaire supplémentaire à propos de cette scabreuse affaire: «La haute cour de Londres tiendra une audience publique mardi», s'est contenté d'annoncer le Français. «Tout deviendra clair à ce moment. Mais que notre ancien employé parle de cadavres me fait sourire. S'il y en avait chez nous, ça ce saurait.»

Parallèlement à l'action de la justice britannique, la FIA a lancé sa propre enquête pour déterminer si son règlement sportif a été violé ou non.

Celui-ci, dans son article 3.1, prévoit qu'une écurie est responsable de son personnel. Ce qui confirme la possible sanction de l'équipe McLaren (et ses pilotes) au cas où l'un de ses employés aurait effectivement utilisé des documents confidentiels de Ferrari. À moins, comme l'affirme ce membre de la FIA, que toute cette affaire ne soit qu'un écran de fumée...