On a rarement connu d'alternance aussi marquée. Depuis le début de l'été, la situation s'est radicalisée à l'extrême entre les écuries McLaren et Ferrari. Circuit après circuit, l'avantage bascule d'un côté ou de l'autre sans jamais de situation mitigée où les deux équipes se battent au même niveau.

On a rarement connu d'alternance aussi marquée. Depuis le début de l'été, la situation s'est radicalisée à l'extrême entre les écuries McLaren et Ferrari. Circuit après circuit, l'avantage bascule d'un côté ou de l'autre sans jamais de situation mitigée où les deux équipes se battent au même niveau.

À Monaco, Montréal, Indianapolis, Budapest ou Monza, les flèches d'argent étaient absolument intouchables. À Magny-Cours, Silverstone, Istanbul ou Spa, au contraire, personne ne pouvait approcher les Ferrari.

Hier, à Spa, les deux monoplaces de la Scuderia ont une nouvelle fois dominé la course avec une insolence qui contraste avec la pâle figure affichée à Monza, une semaine plus tôt.

Une variation de compétitivité aussi brutale a de quoi surprendre. Chez Ferrari, toutefois, on semble bien en peine d'expliquer les raisons de cette étrange situation. «Tout cela provient du fond plat des châssis F2007, confie le directeur technique d'une écurie adverse. Depuis que les Ferrari ont été obligées de le changer en catastrophe, suite à la plainte de McLaren en Australie, elles doivent rouler avec des suspensions très dures. Et cela ne fonctionne que sur les pistes très lisses, les véritables billards, qui n'exigent aucune souplesse.»

Une analyse confirmée par la liste des circuits qui ont vu les Ferrari à la peine: Monza, avec ses terribles vibreurs - sur lesquels tant Kimi Raikkonen que Felipe Massa ont admis avoir des problèmes -, Monaco avec ses raccords de rues, Montréal avec son asphalte mis à mal par l'hiver, ou Budapest avec son tracé construit par les chars d'assaut de l'armée hongroise...

Sur les pistes récentes, par contre, ou qui viennent d'être resurfacées, les Ferrari sont bel et bien les reines. «Il est vrai que nous avons manqué d'adhérence sur des circuits comme Monaco, Monza ou Indianapolis», confirmait Jean Todt à La Presse, hier soir. «De plus, nous ne sommes pas assez performants sur les bosses et les vibreurs. C'est un point sur lequel nous devons travailler pour 2008. Mais de manière générale, notre principal problème, cette année, est d'avoir manqué de fiabilité.»

Chez Ferrari, pas question d'évoquer la thèse du fond plat - ce serait donner trop d'infos aux autres équipes. Si elle se confirmait, toutefois , les Ferrari devraient encore être difficiles à battre lors des deux prochains Grands Prix, au Japon et en Chine, des tracés tout neufs et taillés à leur mesure...