«Il faut que les amateurs viennent voir la course en août, pour mettre les points sur les " i " au maire de Montréal. Il faut que les gradins soient plein pour lui montrer que le Champ Car doit rester à Montréal.»

«Il faut que les amateurs viennent voir la course en août, pour mettre les points sur les " i " au maire de Montréal. Il faut que les gradins soient plein pour lui montrer que le Champ Car doit rester à Montréal.»

Alexandre Tagliani est dans une colère noire. « Pompé », comme il dit. Joint dans les garages du circuit de Cleveland, il ne décolère pas depuis qu'il a appris que le Champ Car risquait de faire ses derniers tours de piste à Montréal en août prochain.

«Je suis très déçu. Comment est-ce que le maire peut fermer les yeux sur ce que le Champ Car apporte à la Ville d'un point de vue économique? On parle de retombées de plus de 40 millions. Est-ce que la Ville est à ce point riche pour cracher sur 40 millions? Il y a plein de villes qui voudraient avoir une course de Champ. On en a une à Montréal et on fait tout pour la perdre!»

«Je n'ai pas de problème à ce que Normand Legault présente du NASCAR, mais je trouve déplorable que ça se fasse au détriment du Champ Car. Le NASCAR n'a jamais aidé un pilote canadien ou québécois à ce que je sache. J'ai parlé avec Paul Tracy pendant deux heures (vendredi). Lui a essayé de rentrer en Busch Series; et personne ne l'a aidé là-bas. En plus, les gens qui aiment les monoplaces vont se retrouver devant des grosses voitures, lentes, qui freinent super tôt. Elles vont avoir l'air arrêtées! Pourquoi pénaliser ces amateurs?»

Si Legault est déterminé à aller de l'avant avec la Busch Series, Tagliani aimerait que le maire trouve une solution pour garder le Champ Car sur l'île Notre-Dame. «Je ne comprends pas, c'est pourquoi le maire refuse de changer son règlement pour accepter trois courses. Qu'est-ce que ça lui prend? Les trois épreuves pourraient apporter beaucoup à la Ville. On a un des plus beaux circuits du monde et on ne l'utilise jamais. On s'en sert comme piste cyclable! Est-ce qu'on aurait idée de construire un stade de baseball pour deux games?»

Quand on lui donne l'explication du maire de Montréal sur «l'équilibre dans l'accessibilité du parc» entre les citoyens et les amateurs de course, sa voix grimpe d'un cran. «Ben voyons donc! Les Montréalais sont plus brillants que ça! Je suis certain qu'ils seraient prêts à se priver du parc Jean-Drapeau pour trois jours dans l'année pour que tout le monde profite des retombées du Champ Car.»

«Au bout du compte, les plus pénalisés sont les pilotes québécois, les gars comme Andrew et moi. On était fiers de courir devant nos partisans. Moi, je n'ai jamais voulu aller en Europe. J'ai toujours couru chez moi. Et là, c'est comme si on m'enlevait tout un morceau de ma carrière en me séparant du monde, des partisans.»

«Il n'y a pas tant de sports que ça où on est à l'avant-plan sur la scène internationale. Il y a 22 pilotes de F1, 18 pilotes de Champ Car. C'est vraiment l'élite et il y a trois québécois là-dedans. Comment ça se fait qu'on a autant de misère et que la misère vient de chez nous?»