Sébastien Loeb et Daniel Elena (Citroën C4), vainqueurs comme l'an dernier du Rallye Monte-Carlo en ouverture de la saison, prennent jeudi soir à Karlstad le départ du rallye de Suède devant une quantité de pilotes nordiques bien décidés à leur faire mordre la glace.

La neige est tombée in extremis la semaine dernière et le seul rallye vraiment hivernal du championnat du monde des rallyes (WRC) va pouvoir se disputer dans des conditions normales. Le plateau est particulièrement relevé avec une quantité de pilotes privés attirés par la perspective de pouvoir faire un bon résultat à moindres frais, grâce seulement à leur talent.

«Rouler sur ces chemins glacés très rapides, c'est du pur bonheur», dit Loeb, victorieux en Suède en 2004, un exploit mémorable. «Etre constamment en glisse à très haute vitesse, placer la voiture, essayer de maintenir les dérives, utiliser les murs de neige pour garder la bonne trajectoire. Lorsque l'adhérence procurée par les clous est bonne, c'est un rallye génial à disputer».

Le parcours a été renouvelé à 60% par rapport à 2007, quand Marcus Grönholm (Ford Focus) a remporté son cinquième rallye de Suède. Depuis, le plus suédois des Finlandais a pris sa retraite mais les prétendants à sa succession ne manquent pas, à commencer par ses jeunes compatriotes Mikko Hirvonen et Jari-Matti Latvala dans l'équipe officielle de la firme à l'ovale bleu.

«Tout le monde demande si je me sens favori», sourit Hirvonen, 27 ans. «Il y a quelques vainqueurs possibles et j'en fais partie mais je ne me considère pas comme le favori. Il y a un peu de pression mais j'en avais au Monte-Carlo et j'ai quand même fait un bon résultat (2e). C'est le premier rallye où je me dis que je dois gagner si je veux me battre pour le titre de champion».

Assistance express

De la pression, il y en aura à coup sûr dans les nouveaux pneus Pirelli «Sottozero» qui équiperont toutes les WRC. Il y en aura aussi à l'assistance éloignée de la mi-journée -à Sunne vendredi, à Hagfors samedi et dimanche- quand les mécanos n'auront que 15 minutes (au lieu de 30 jusqu'à l'an dernier) pour réparer des voitures avec seulement les pièces disponibles à bord.

 

«Je ne suis pas d'accord avec ça, parce que si une voiture a un problème mineur tôt le matin, le pilote se le coltinera pendant toute la journée», regrette Hirvonen. «Mais la Focus est une voiture fiable donc je ne suis pas trop inquiet», se rassure Mikko, habitué aux températures glaciales de ces contrées lointaines.

Si l'on fait l'inventaire des pilotes nordiques souhaitant donner du fil à retordre à Loeb, au moins sur certaines spéciales, on doit ajouter les deux frères Henning et Petter Solberg, l'un sur sa Focus orange et l'autre sur sa Subaru bleue, et deux pilotes très rapides sur des Suzuki toutes jaunes, Toni Gardemeister et P-G Andersson.

Il y aura aussi, grande première, une C4 privée engagée pour le très prometteur Urmo Aava, ainsi qu'une Focus pour Andreas Mikkelsen. Et il y aura une autre Focus, chez Stobart, pour le plus glisseur des Italiens, Gigi Galli, car élevé dans une station de ski.

En quête de rachat après un Monte-Carlo trop prudent, Galli voudra briller dans un rallye qu'il avait fini 4e en 2006, à sept secondes du podium. C'est l'autre certitude de ce rallye de Suède, les écarts seront faibles et les places seront chères.