Sebastian Vettel a fait mieux que Lewis Hamilton vendredi lors de la première séance d'essais libres du Grand Prix du Japon, mais la pluie, qui a fortement perturbé la deuxième, a pour l'instant retardé les enseignements à tirer de leur duel de Suzuka.

Le matin, l'Allemand de Ferrari, pour qui la victoire est quasiment obligatoire dimanche, a devancé le Britannique, leader du championnat, de 211/1000, et l'Australien Daniel Ricciardo (Red Bull) de 375/1000.

Entre les gouttes, le quadruple champion du monde allemand a battu d'une seconde et demie le chrono de la pole-position signé il y a un an par son compatriote Nico Rosberg au volant d'une Mercedes.

«Nous avons une voiture performante et toutes les raisons d'être confiants ce week-end», a-t-il souligné.

«Je suis content d'avoir effectué la première séance sur le sec, comme cela j'ai pu constater que la voiture se comportait beaucoup mieux qu'en Malaisie», s'est pour sa part félicité Hamilton.

Son équipier Valtteri Bottas, cinquième temps derrière Kimi Räikkönen et à près d'une seconde de Vettel, n'a pas encore rassuré sur un éventuel retour en forme, alors que le Finlandais, en manque de vitesse depuis un mois, confesse vivre ce qui est peut-être le moment le plus dur de sa carrière.

«Comme point de départ de mon week-end, c'est quand même beaucoup plus positif qu'il y a une semaine», a-t-il déclaré.

Malheureusement pour lui, Bottas va écoper d'une pénalité de cinq places sur la grille, pour avoir changé de boîte de vitesse.

Lance Stroll et la plupart des pilotes ont dû faire la première séance d'essais en partie sous la pluie. Photo: AFP

Bataille navale entre écuries

Tous les meilleurs temps des pilotes ont été établis lors de la première séance, la pluie ayant très fortement perturbé la seconde, au cours de laquelle seuls cinq pilotes parmi les quatorze à être sortis des garages ont signé un tour chronométré.

Les trombes d'eau qui se sont abattues sur le circuit ont transformé par moments la voie des stands en pataugeoire.

Les écuries s'y sont livrées à une facétieuse course navale par l'intermédiaire de bateaux en papier.

La séance de qualifications samedi risque bien elle aussi d'être perturbée par la pluie, ce qui pourrait comme à Monza fin août réserver de grosses surprises.

Dimanche, la course devrait en revanche avoir lieu sous le soleil dans des conditions chaudes et humides, très appréciées des Red Bull.

La première séance a été marquée par l'accident de l'Espagnol Carlos Sainz Jr (Toro Rosso), qui a perdu le contrôle de sa monoplace après le virage N.11 et s'est encastré dans les barrières de sécurité.

Ce crash a provoqué une interruption sous drapeaux rouges durant plus d'un quart d'heure.

«Je ne sais pas ce qui s'est passé», a expliqué à la radio Sainz Jr, sorti indemne de son cockpit.

Photo: AFP

Durant les averses, les mécanos des diverses écuries ont meublé leur temps avec un concours improvisé de petits bateaux flottant sur la piste. Photo:AP

Renault et la polémique Budkowski

Auparavant l'Espagnol avait reçu 20 places de pénalité sur la grille pour avoir changé plusieurs éléments de son moteur hors de la limite autorisée.

Hors piste, c'est sa future écurie pour la saison 2018 qui a été au centre de l'attention, avec la confirmation du recrutement effectif dans quelques mois de Marcin Budkowski chez Renault au poste de responsable du développement du châssis.

Cette arrivée attendue faisait déjà couler beaucoup d'encre car le Polonais, passé par Ferrari et McLaren, était jusqu'à très récemment chef du département technique F1 au sein de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), et donc à ce titre notamment très impliqué dans la conception des monoplaces de 2018.

Aux cris d'orfraie des équipes de pointe, qui l'accusent de s'être octroyé un avantage concurrentiel indu, Renault a d'abord opposé une fin de non-recevoir.

«Dans cette discipline, on n'est pas là pour se faire des amis», a indiqué mercredi son directeur général Cyril Abiteboul, rappelant être prêt à mettre tout en oeuvre afin d'être en mesure de viser le titre en 2020.

Mais l'écurie française, qui fait face à un front commun qui regroupe en particulier Mercedes, Ferrari et Red Bull, a laissé entendre vendredi qu'elle était en définitive ouverte à un arrangement pour éteindre une polémique grandissante.

Au lieu de prendre ses nouvelles fonctions début janvier, Budkowski pourrait ainsi plutôt arriver courant avril.

Le pilote Jolyon Palmer, au volant de sa Renault durant les essais du GP de Singapour, le 15 septembre. Photo : AFP.

Cinq places de pénalité pour Bottas

Le Finlandais Valtteri Bottas (Mercedes) sera pénalisé de cinq places sur la grille de départ. 

Mercedes a installé une nouvelle boîte de vitesse sur la voiture de du Finlandais avant de l'avoir utilisée lors de six courses consécutives, ce qui constitue une infraction au réglement.

Bottas est actuellement 3e au classement du Championnat du monde des pilotes, à 59 points de son équipier Lewis Hamilton et à 25 unités de Sebastian Vettel (Ferrari).

L'Espagnol Carlos Sainz Jr (Toro Ross) a par ailleurs reçu vendredi 20 places de pénalité sur la grille de départ de la course, dimanche, pour avoir changé plusieurs éléments de son moteur hors de la limite autorisée.