Le compte à rebours est enclenché... Sebastian Vettel ne dispose que de six Grands Prix pour combler ses 28 points de retard sur Lewis Hamilton dans la course au titre mondial en Formule 1. Ca commence dès ce week-end en Malaisie.

Une roue de travers, une monoplace rouge désarticulée, contrainte de s'immobiliser dans une zone de dégagement: c'est la dernière image du pilote Ferrari en course, le 17 septembre à Singapour. Ce jour-là, l'Allemand a non seulement abandonné pour la première fois de la saison, mais il a surtout cédé de précieux points dans la course au titre.

«Ce qui s'est passé est malheureux pour nous trois mais il est temps de passer à autre chose», a laissé tomber Vettel en parlant de l'accrochage qui a mis un terme à sa course et à celles de Kimi Räikkönen (Ferrari) et de Max Verstappen (Red Bull). «Je ne pense jamais à la course précédente lorsque je suis sur la grille de départ, donc je serai simplement concentré dimanche.»

Sebastian Vettel ce matin à Sépang, en Malaisie. Photo: AFP

Pas mort, mais pas fort

Si rien n'est joué, car Vettel peut théoriquement inscrire 150 points d'ici la fin de la saison, les statistiques ne lui donnent plus que 23% de chances de remporter le Championnat.

Pour se remonter le moral, l'Allemand peut puiser dans ses souvenirs: il détient le record de succès en Malaisie (2010, 2011, 2013 et 2015), alors qu'Hamilton ne s'y est imposé qu'une seule fois, en 2014.

C'est aussi là qu'il a remporté sa première victoire avec la Scuderia, il y a deux ans et demi, la course étant alors disputée en début de saison.

Mais la tendance n'est pas favorable.

Le Britannique Lewis Hamilton a déjà remporté sept victoires cette saison, contre quatre seulement pour Vettel. Autre indicateur: jusqu'au Grand Prix d'Italie début septembre, aucun pilote n'avait remporté deux courses de suite. Depuis, la star de Mercedes a empilé trois succès d'affilée.

Lewis Hamilton semblait très détendu en passant examiner sa voiture au garage Mercedes. Photo: AP

Interrogation chez Ferrari

De plus, la zizanie entre dirigeants couve au sein de la Scuderia, où la décision de reconduire en 2018 Kimi Räikkönnen laisse dubitatif, tant «Iceman» (37 ans) est de moins en moins performant.

Enfin, si Ferrari a fait de réels progrès cette année en profitant de la nouvelle réglementation pour réduire l'écart, Mercedes dispose toujours de la meilleure voiture. 

Du côté de Mercedes, on se garde toutefois bien d'enterrer Vettel, qui est quadruple champion du monde. «Le résultat de Singapour a été une surprise pour nous et le danger est de mal juger ce qu'a été notre véritable niveau de performance», prévient le patron Toto Wolff.

D'autant que les Red Bull ont retrouvé l'appétit et veulent bouleverser la dynamique entre les trois «top teams» sur un tracé censé favoriser la vitesse supérieure des Flèches d'argent.

Sebastain Vettel (à g.) et Kimi Räikkönen lors de la conférence de presse des pilotes ce matin à Sépang. Photo: AFP

Un regard vers le ciel

Cependant, le circuit situé près de Kuala Lumpur est très technique, avec des virages qui mettent les pneus sous pression, en raison des charges d'accélération latérale, d'un revêtement de piste très abrasif et de la chaleur intense, ce qui peut profiter à Ferrari.

Et les éléments pourraient, pourquoi pas, venir en aide cette fois à la Scuderia car le risque qu'une averse, souvent torrentielle à Sepang, vienne perturber la course n'est pas écarté.

Si Hamilton et Bottas signent un doublé Mercedes ce week-end, le titre sera quasiment dans la poche du Britannique. L'enthousiasme des nouveaux propriétaires de la F1, le groupe américain Liberty Media, en serait forcément douché.

Grâce à la lutte acharnée depuis mars entre Vettel et Hamilton, la première saison de Liberty Media donne jusque-là l'impression d'un renouveau de la discipline, au moins du point de vue du suspense, après sept années archi-dominées par Red Bull, puis Mercedes.

Une victoire de Mercedes relèguerait Ferrari loin derrière et, avec cinq courses à faire, la fin de saison serait très longue.

La pluie tombe parfois, et dru, sur le circuit de Sépang. Chez Ferrari on regarde vers le ciel, puisque une averse égaliserait les chances en réduisant l'avantage vitesse des Mercedes. Ci-haut, la Ferrari de Felipe Massa lors d'une averse lors du GP de Malaisie de 2009. Photo: AP

Classement des pilotes avant le Grand Prix de Malaisie

1. Lewis Hamilton (GBR) 263 pts

2. Sebastian Vettel (GER) 235

3. Valtteri Bottas (FIN) 212

4. Daniel Ricciardo (AUS) 162

5. Kimi Räikkönen (FIN) 138

6. Max Verstappen (NED) 68

7. Sergio Pérez (MEX) 68

8. Esteban Ocon (FRA) 56

9. Carlos Sainz Jr (ESP) 48

10. Nico Hülkenberg (GER) 34

11. Felipe Massa (BRA) 31

12. Lance Stroll (CAN) 28

13. Romain Grosjean (FRA) 26

14. Kevin Magnussen (DEN) 11

15. Fernando Alonso (ESP) 10

16. Jolyon Palmer (GBR) 8

17. Stoffel Vandoorne (BEL) 7

18. Pascal Wehrlein (GER) 5

19. Daniil Kvyat (RUS) 4

Classement des constructeurs:

1. Mercedes-AMG 475 pts

2. Ferrari 373

3. Red Bull 230

4. Force India 124

5. Williams 59

6. Toro Rosso 52

7. Renault 42

8. Haas 37

9. McLaren-Honda 17

10. Sauber 5