Carlos Sainz (Volkswagen) et Cyril Despres (KTM), dauphins respectifs de Nasser Al-Attiyah (Volkswagen) et Marc Coma (KTM), ont connu une journée noire lors de la 10e du rallye Dakar-2011, qui devrait leur coûter la victoire finale.

La spéciale du jour était pourtant courte (176 km). Mais après avoir franchi les Andes à l'aube via le paso san Francisco, se nourrissant à plus de 4000 m d'altitude de paysages aussi lunaires que multicolores, les 2e des classements se sont rendus à Fiambala, terre de désillusion.

L'an passé, les superbes dunes blanches locales, adossées à des montagnes noires ou brunes, souvent pierreuses, avaient laminé le plateau. Plus de 30% des participants avaient abandonné durant l'étape de désert argentin. Qui était seulement la 3e de l'édition 2010.

Cette année, l'écrémage est plus tardif. Les derniers présents sont par essence les plus durs au mal. Et donc les plus costauds. Ce qui n'a pas empêché un nombre impressionnant de chutes de motards, visiblement exténués, a constaté l'AFP.

Le tenant du titre lui-même, le très expérimenté Cyril Despres, est parti à la faute à deux reprises. «J'ai fait une première grosse erreur au km 120, alors que je roulais bien. J'ai lu cap 17, au lieu de 117, et je me suis retrouvé dans des cailloux», a-t-il raconté.

Rebelote dans les derniers kilomètres de course: «J'ai fait un demi-tour, je suis tombé dans un trou de boue. C'était impossible de remonter. J'ai galéré pendant 10 minutes», a poursuivi le Français, qui perd ainsi 9 min 56 sur cette seule étape sur le leader Marc Coma, vainqueur du jour.

«C'est fini»

Despres se retrouve désormais à 18 min 10 de l'Espagnol au général. Un écart presque irrattrapable sauf fausse note de Coma. «Je pensais qu'il allait me prendre plus de temps. C'est le rallye-raid, avec de bons jours et de moins bons», a philosophé le Français.

En autos, l'étape n'a guère plus ménagé les hommes de tête. Mark Miller (Volkswagen) s'est ainsi retrouvé posé au sommet d'une dune au km 94, incapable de la franchir, perdant de précieuses minutes. Un obstacle qu'ont su franchir plus aisément Nasser Al-Attiyah et Carlos Sainz.

Mais l'Espagnol n'a pas été exempt de tout reproche mercredi. «On était planté tout de suite. Après on a perdu la route deux ou trois fois. Puis j'ai crevé et j'ai cassé la boîte», a raconté Sainz, dépité.

Bilan de l'opération, une 5e place et 9 min 19 de perdues sur Al-Attiyah, 4e d'une étape brillamment remportée par un autre pilote Volkswagen, Giniel de Villiers.

Mais surtout 12 min 37 de retard sur le Qatariote au général. «Si Nasser ne fait pas une erreur, c'est fini», a reconnu le double champion du monde des rallyes (1990 et 1992), qui avait remporté le Dakar l'an passé.

Sale journée pour les tenants des titres, donc, qui auront du mal à les conserver cette année. Mercredi soir, à trois étapes de l'arrivée - dont deux encore relativement compliquées, selon le patron de l'épreuve Etienne Lavigne - leurs meilleurs ennemis peuvent commencer à envisager leur triomphe.