La Sud-Africaine Caster Semenya, suspectée d'être hermaphrodite après son titre de championne du monde du 800 m, a déclaré mardi prendre l'affaire «comme une plaisanterie» et être fière de ce qu'elle était.

«Je vois tout cela comme une plaisanterie, cela ne me vexe pas. Dieu m'a faite comme je suis et je m'accepte. Je suis qui je suis et j'en suis fière», a déclaré la championne sud-africaine dans une interview au magazine You où elle pose en talons aiguilles et jean moulant.

La Fédération internationale d'athlétisme avait annoncé que la sportive avait été testée en Afrique du Sud avant les championnats du monde de Berlin pour mettre fin à toute polémique sur son identité sexuelle, sans qu'elle soit informée du but des tests subis.

«Je ne veux pas parler des tests, je n'y pense même pas», a assuré Semenya.

L'entraîneur de l'équipe nationale sud-africaine d'athlétisme Wilfred Daniels a démissionné en invoquant le «traitement révoltant» dont a été victime Caster Semenya au sein de sa fédération, ont rapporté lundi les médias locaux.

«Nous n'avons pas agi de façon convenable envers Caster. Le traitement de cette affaire a été atroce», a-t-il déclaré au quotidien The Star.

M. Daniels a estimé que la Fédération sud-africaine d'athlétisme (ASA) et la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) ont toutes deux «semé la pagaille».

En août, la Fédération sud-africaine d'athlétisme (ASA) avait affirmé que la championne n'avait jamais été testée avant la décision de l'IAAF de diligenter un comité d'experts pour enquêter sur le genre de la jeune femme.

Sous le choc de cette polémique, Caster Semenya avait failli ne pas aller chercher sa médaille d'or le 19 août, lorsqu'elle a remporté la finale du 800 m en 1 min 55 sec 45, avec cinq mètres et plus de deux secondes d'avance sur la Kenyane Janeth Jepkosgei et la Britannique Jennifer Meadows.