Non, ce n'est pas le titre du prochain roman de Rafaële Germain - les amateurs de chick lit auront reconnu la référence à Soutien-gorge rose et veston noir. Il s'agit plutôt de mon coup de coeur aux Jeux de Pékin: le water polo.

Cette année, l'équipe masculine de water polo du Canada participe aux Jeux olympiques, une première depuis Los Angeles en 1984. Je me suis donc retrouvé par hasard au premier match du Canada. Je pensais m'ennuyer. Au contraire, j'ai découvert un sport spectaculaire.

Le jeu est rapide. Les tirs vifs et précis. Les meilleurs joueurs s'échangent le ballon plus vite que Markov et Kovalev ne se passent la rondelle à la ligne bleue (mauvais exemple, Kovalev préférant la garder pour tirer, mais passons). En défensive, les joueurs se donnent même le droit de noyer leurs adversaires lorsque l'arbitre ne regarde pas.

Un aspect du jeu empêche toutefois le water polo de jouir de la popularité auquel il aurait normalement droit: l'uniforme. Et je ne parle pas des horribles casques de bain. Non, je fais plutôt référence à l'uniforme que les joueurs enfilent entre le vestiaire et la piscine: une paire de sandales flip-flop et une robe de chambre. Le contraste est frappant. Ces athlètes découpés au couteau vont disputer un sport extrêmement physique, mais ils s'habillent comme s'ils allaient chercher leur journal à la porte le samedi matin, café au lait à la main.

La robe de chambre est d'ailleurs l'une des faiblesses de l'équipe canadienne. L'entraîneur Dragan Jovanovic parle de l'inexpérience et des erreurs mentales de ses joueurs afin d'expliquer la fiche de 0-5 du Canada à Pékin, mais je crois qu'il sous-estime le pouvoir d'intimidation de la robe de chambre.

Les Hongrois, champions olympiques en titre, ont fière allure avec leur robe couleur rouge vif. Les Allemands ont un bel ensemble bleu deux couleurs. Et les Canadiens? Leur robe de chambre est blanche. Une couleur neutre qui ne fait peur à personne.

Soit, l'équipe canadienne est jeune et veut surtout profiter du tournoi olympique de Pékin afin de prendre de l'expérience en vue des Jeux de Londres en 2012. Mais tôt ou tard, les Canadiens devront se rendre à l'évidence. S'ils veulent gagner une médaille olympique en water polo masculin un jour, il leur faudra changer la couleur de leurs robes de chambre!